Vélos mécaniques VS vélos électriques : un match serré

undefined 8 mars 2024 undefined 10h30

Clemence Varene

Vitesse, confort, dépense énergétique, coût, on a essayé de faire le point pour vous sur les différences (légères) entre un vélo “normal” et un vélo “de flemmard”. Et s’ils ont chacun leurs inconvénients, ils présentent aussi tous les deux des avantages non négligeables. On vous fait un petit récap’.


L’activité physique

Autant s’attaquer direct au sujet qui fâche : est-ce que faire du vélo à assistance électrique (VAE) au lieu de prendre un vélo normal, c'est vraiment un truc de flemmard ? Parce que c’est très souvent l’argument qui ressort, la taquinerie facile quand quelqu’un prend un vélo électrique. Et pourtant, que nenni, plusieurs études tendent à prouver que le vélo électrique, c’est autant, si ce n’est plus de sport que son cousin mécanique. En effet, si on les utilise en moyenne aussi longtemps l’un que l’autre, par définition, on parcourt plus de distance en VAE, et donc, sur le long terme, on se dépense plus ! Pensez-y la prochaine fois qu’on essaye de vous faire culpabiliser.


L’offre en libre-service

Deuxième point pour les vélos électriques, mais quand on n’est pas propriétaires, c’est quand même beaucoup plus tentant, et surtout plus simple, de prendre un vélo électrique. Si, chez Vélib', les vélos électriques ne représentent (que) 40% de l’offre sur les 19 000 véhicules en service, toutes les autres compagnies qui existent (Tiers, Dott ou Lime) ne proposent QUE des VEA. Ça représente donc 20 000 vélos de plus à louer à la minute ! Un utilisateur a donc beaucoup plus de chances de trouver un vélo avec un petit moteur de soutien qu’un deux-roues musculaire.


Le confort

En matière de confort, les offres sont telles aujourd’hui, que les deux catégories sont difficiles à départager. Matière du cadre, forme de la selle, hauteur du guidon, tout est fait pour vous proposer les meilleurs vélos possible, peu importe qu'ils aient une assistance ou non. Et, oui, le vélo électrique marque un point, parce qu’il permet tout de même de ne pas forcément arriver en sueur au travail tous les matins, même si on doit monter la rue des Martyrs. En revanche, les vélos normaux sont beaucoup plus légers (un Vélib' bleu sans batterie pèse l’équivalent de 12 ânes morts), et surtout plus petits, ce qui permet de les accrocher plus facilement sur les racks pleins, sans avoir à se soucier de devoir enlever la batterie pour ne pas se la faire voler, et donc la trimballer partout.


La vitesse

À moins de n’avoir qu’à circuler dans les rues pentues du 18ᵉ ou du 20ᵉ, il semblerait qu’à distance égale, dans les rues de Paris, le gain de temps avec vélo électrique ne soit pas si flagrant que ça. D’après une expérience menée par Biclou, la chaîne vidéo spéciale vélo du Parisienles VAE permettraient de gagner entre 30 secondes et 1 minute par trajet, en moyenne. On n'est donc pas sur une différence fondamentale, et pour des trajets de moins de 5 km, un vélo musculaire fait donc très largement le taff. On préfère statuer sur un match nul pour cette rubrique.


Le coût

Bon, ici, sans grande surprise, c’est le bon vieux vélo à l’ancienne qui l’emporte haut la main. Que ce soit pour la location ou à l’achat, les vélos électriques sont en moyenne (beaucoup) plus chers, et ce, même avec l’aide de la région Île-de-France qui peut tout de même monter jusqu’à 400€. Pareil pour les coûts de réparation, qui sont forcément plus élevés pour les VAE, batterie oblige. Mais ne soyons pas trop catégoriques non plus, que ce soit pour l’un ou pour l’autre, il existe de très nombreuses gammes de prix, et le coût de certains vélos “normaux”, avec toutes les options et des matériaux top qualité, peut frôler le ridicule.


Les usagers

Même si la plupart des cyclistes propriétaires sont encore assez traditionnels et possèdent des petits bolides non électriques bien à eux, aujourd’hui, en France, 1 usager sur 4 utilise un VAE. Et il n’existe finalement pas tant de différence entre les deux. Il faut savoir que le plus souvent, les usagers de vélos électriques sont des usagers ponctuels, qui ne jurent que par le libre-service. Les propriétaires, eux, ont plus souvent tendance, dans Paris, à avoir des vélos musculaires. En dehors de ça, on observe chez les uns et chez les autres la même espèce de fierté. Dans un cas, l’idée de dépasser tout le monde et de monter, comme si de rien n’était, la rue Gasnier-Guy. De l’autre, des personnes fières de se donner, de ne pas choisir “la facilité”, et surtout de pouvoir se moquer gentiment des autres quand leur batterie lâche au milieu du trajet. Preuve qu’au fond, électrique ou pas, on est tous un peu les mêmes.