Pourquoi on est contre l’essor du fatbike à Paris

undefined 26 septembre 2024 undefined 20h00

Clémence Varène

Les vendeurs de vélo sont unanimes, depuis quelque temps, le fatbike est devenu LA référence en termes de vélo à assistance électrique (VAE). Et pour ceux qui ne connaîtraient pas ce petit nom plein de charme (ou pas), il s'agit de ces énormes deux-roues à pédales, au profil proche de celui d’une Harley Davidson, reconnaissables à leurs pneus énormes et à leur cadre massif. Et ces inventions bien particulières pullulent comme des zombies un soir de pleine lune. Mais est-ce que c’est vraiment une bonne nouvelle ?


Un attrait indéniable

Bon, avant de devenir trop désagréable, on tient tout de même à dire qu’en toute objectivité, on peut reconnaître l’attrait d’un tel engin. Pour commencer, l’électrique, peu importe la forme qu’il prend, c’est un véritable confort en plus, surtout quand il est question de se faire le boulevard Magenta tous les jours. 

Ensuite, les énormes pneus permettent une meilleure adhérence à la chaussée et un meilleur équilibre, ce qui permet au véhicule d’être tout aussi stable même par temps de pluie, et ça, on ne peut pas le dire de tous les vélos. Ajoutez à ça un système de freinage souvent hyper efficace, et ça devient votre meilleur allié face aux contraintes météorologiques.

À garder en tête tout de même que ces petits mastodontes coûtent (très) cher, puisqu’en moyenne, il faut compter entre 1000 et 2000€ pour un modèle standard, plus dès qu’il s'agit de rajouter des options et des gadgets. Un prix très élevé que certains compensent un peu grâce aux nombreuses aides à l’achat. Mais est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?


Un vélo, vraiment ?

Voilà, maintenant qu’on a été sympa, il est temps de passer aux choses sérieuses, en commençant par le commencement : les fatbikes n’ont de vélo que le nom. C’est dit. À partir du moment où, sur certains modèles, le pédalage n’est qu’optionnel tant que la batterie est chargée, on se demande vraiment ce qu’ils font à partager nos pistes cyclables.

Si ces engins de mort sont normalement limités à 25 km/h, sous peine d’amende, beaucoup s’amusent à traficoter leurs petits moteurs pour pouvoir gagner du temps. Ils se transforment alors en boulets de canon sur la piste cyclable, dépassant en frôlant sans aucun scrupule les pauvres pédaleurs, en se mettant bien au milieu des voies, et en prenant toute la place.

Pour rappel, ce modèle de “vélo” a été créé pour les chemins forestiers de Scandinavie, ce qui nous laisse penser qu’il n’a pas vraiment sa place sur les petites pistes de Paris, surtout si c’est pour que ses usagers se transforment en pseudo-motards dangereux. Et on ne dit pas ça parce qu’on est jaloux, mais bien parce que c’est dangereux et rageant.

Alors oui, on est content quand le collègue du bureau (parce qu’on a tous au moins un collègue de bureau qui en a un) peut nous déposer un peu plus loin, il n’empêche que ces énormes machins qui vont vite, au même titre que les trottinettes électriques débridées, n’ont pas leur place sur nos belles pistes. Merci pour votre attention, et vive le vélo traditionnel !