Grâce à sa nouvelle expo phare, l’institution culturelle nous plonge dans le Paris de Degas, Monet, Renoir ou encore Sisley, à travers une série d'œuvres à l’origine de la naissance du mouvement impressionniste. Pour cela, rendez-vous 150 ans en arrière, le 15 avril 1874…
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Une tranche d’Histoire
Il y a 150 ans, au printemps, 31 artistes (parmi lesquels Monet, Manet, Morisot ou Pissarro) se réunissaient pour créer ensemble ce qui allait devenir l’un des mouvements artistiques les plus célèbres de l’histoire. Des décennies plus tard, le musée d’Orsay a décidé de reproduire cet événement exceptionnel, en l’inscrivant dans le contexte de l’époque, pour nous transporter de la manière la plus fidèle possible dans le Paris qui vit naître ce mouvement.
Et dès les premiers pas dans les salles de l’exposition, le message est clair. L’impressionnisme, c’est une opposition à l’art institutionnel, à une époque où la révolte fait rage dans les rues de la capitale, décor de la Commune. De salle en salle, le musée oppose la toute première exposition impressionniste (qui n’en portait d’ailleurs pas encore le nom) au très classique Salon, qui regroupait chaque année les artistes adulés par l’Académie royale de peinture et de sculpture et les Beaux-Arts.
Berthe Morisot, Le berceau, en 1872 © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Une reconstitution à couper le souffle
Après cette première petite mise au point du contexte historique, l’exposition nous propose de reprendre les choses dès le départ, soit dans le 9e, au 35, boulevard des Capucins, qui accueillit ce tout premier rassemblement. On passe de salle en salle, pour découvrir de véritables chefs-d'œuvre, découverts pour la première fois par le public (alors pas très convaincu) il y a 150 ans. Le rouge soutenu des murs et l’organisation des tableaux sont aussi fidèles que possible à cette exposition dont il ne reste que peu de traces.
Et nous, de notre côté, on est bien contents de pouvoir, d’une certaine façon, assister à un tel événement. Les œuvres exposées sont d’une délicatesse et d’une justesse remarquables. Même les plus connues, dont on pourrait se lasser, prennent ici une saveur toute nouvelle, au milieu de cet écrin historique qui revient sur l’invention de l’impressionnisme. Mention spéciale à la (toute petite) salle de la toile Impression, soleil levant, dont la légende raconte qu’elle aurait donné son nom au mouvement, qui, plus que ce chef-d’œuvre, nous propose de découvrir une série de pastels de Boudin assez émouvante.
Eva Gonzalès, Une loge aux Italiens, vers 1874 © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
La peinture de la modernité
L’exposition met en avant le contraste saisissant entre les tableaux impressionnistes, oniriques et réalistes à la fois, et leurs prédécesseurs (très scolaires, proposant des sujets souvent trop classiques), pour mettre en lumière une rupture qui, si elle était décriée à l’époque, ne peut qu’être applaudie aujourd’hui. Les sujets dépeints nous touchent par leur modernité et leur popularité (dans le sens le plus noble du terme), et on se laisse porter par ses sensations pendant toute la visite.
Pour aller encore plus loin et profiter à fond de ce voyage dans le temps, on s’offre une petite visite immersive au cœur de la soirée d’ouverture de l’exposition de 1874, grâce à l'expérience en réalité virtuelle Un soir avec les impressionnistes. On y parcourt cette première présentation, mais aussi plus largement les lieux qui ont marqué le mouvement impressionniste, sur les pas de certains des plus grands artistes peintres de l’époque. Un moment complètement fou, à ne pas manquer !
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Paris 1874. Inventer l'impressionnisme
Musée d'Orsay
Esplanade Valéry-Giscard-d'Estaing – 7e
Du 26 mars au 14 juillet 2024
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Un soir avec les impressionnistes. Paris 1874
Du 26 mars au 11 août 2024
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