Pourquoi le kiosquier de Barbès n’ouvrira ni ce matin ni ceux d’après

undefined 26 septembre 2018 undefined 15h20

Tiana Rafali-Clausse

Décidément, l’actu du quartier de Barbès tourne pas mal autour de Samir Lebcher, mieux connu sous le nom de "kiosquier de Barbès". La semaine dernière, le collectif Omerta accrochait dans la nuit une carotte rouge pour dénoncer les vendeurs à la sauvette. Dimanche 23 septembre, c’est le kiosquier en personne qui a annoncé sur Twitter la fermeture temporaire (ou non) de son illustre kiosque et les raisons qui le poussent à éviter son lieu de travail.


Déjà lorsqu’on l’avait rencontré en novembre 2016 il y a deux ans, Samir, kiosquier de père en fils, hésitait à rester sur sa place.

Il faut croire que l’indifférence des pouvoirs publics a eu raison de lui et de son activité puisque le trentenaire avoue que « son environnement est devenu très compliqué, en forte dégradation : vendeurs de clopes, pick-pockets, dealers en hausse [...] qui eux font un chiffre d’affaire net d’impôts et (moi) un quotidien plus supportable ».

Autres causes ? L’état de santé de la presse écrite, « malade » selon lui. Pas besoin de vous faire un dessin.

Pourtant, malgré ces mésaventures et l’environnement dans lequel le Parisien « amoureux du 18e » évolue, il y a deux ans il nous confiait, amusé : « Un matin très tôt, un toxico passe. Il faut savoir qu’il propose tout à vendre, mais vraiment tout et n’importe quoi. Le mec débarque avec un cercueil en bois tout neuf ! J’ai beau avoir refusé mille fois, il continue d’essayer. Sauf que là je lui dis que je suis pas encore mort et que personne ne va mourir… Il revient dix minutes plus tard et me dis "tu sais, c’est du bois, tu peux les couper pour faire des étagères". Ha ha ha ! ».

Malheureusement, la lassitude, le ras-le-bol et l'exaspération ont visiblement eu raison de l’humour et on le comprend amplement. 

Pour suivre ses aventures, vous pouvez toujours trouver sa Gazette de Barbès !