1 appart sur 10 concerné : le fléau des résidences secondaires à Paris

undefined 1 octobre 2024 undefined 10h00

Clémence Varène

C’est un nouveau fléau auquel la Mairie de Paris a décidé de s’attaquer : les résidences secondaires, dont le nombre ne cesse d’augmenter année après année dans la capitale. Ainsi, si ces dernières représentaient seulement 2% des logements à la fin des années 60, leur proportion est passée à plus de 10% en 2020. Au début du mois de septembre, on en comptait ainsi 138 000 à Paris. Un chiffre qui interroge, et surtout nous oblige à revoir notre image des jolies maisons de vacances en Provence ou en Bretagne. Mais alors qui achète une villégiature ? Pourquoi est-ce que ça pose problème, et quelles sont les solutions ? On vous explique.


Un taux de plus en plus important

C’est un constat alarmant que celui dressé par Jacques Baudrier, adjoint à la Mairie de Paris au logement. Selon lui, entre les logements vacants et les résidences secondaires, la capitale compte à ce jour 260 000 logements sous-occupés. Un chiffre très (trop) important, qui explique en partie les gros problèmes que rencontrent la plupart des gens pour trouver un appartement. Et malheureusement ce chiffre ne fait qu’augmenter.

Mais alors, face au prix de l’immobilier à Paris, impossible de ne pas se demander qui sont les gens capables de s’offrir un logement qu’ils n’utilisent même pas. La réponse est simple : les plus âgés. Selon les données de l’Insee, 64% de ces propriétaires ont plus de 60 ans, alors que sur la moyenne parisienne, logements principaux inclus, ce chiffre retombe à 45%. Près de la moitié d’entre eux sont originaires d’Île-de-France, si ce n’est de Paris même.


Une réaction urgente nécessaire

Et parmi les biens occupés, on retrouve de tout, mais pas forcément partout. Plus de la moitié des résidences secondaires parisiennes mesurent moins de 40 m² (et sont souvent louées à des prix déraisonnables), mais on retrouve tout de même quelques logements de plus de 100 m², notamment dans le 7e, le 8e et le 16e. Car oui, avoir une résidence secondaire à Paris, c’est bien, mais si elle est dans les beaux quartiers, c’est mieux. Et c’est le 6e qui tient la palme, avec plus de 20% des pied-à-terre sur son territoire.

Mais alors comment faire pour endiguer cette situation, et permettre ainsi de remettre sur le marché plus de 100 000 biens, désespérément nécessaires au développement de la capitale ? C’est bien simple, en augmentant les taxes d’habitation. Si celles-ci ont été supprimées pour les habitations principales en 2022, elles existent encore pour les secondaires, taxées à 60%. Un chiffre que Jacques Baudrier espère faire monter à 300%, seul moyen selon lui de faire vraiment bouger les choses. Pour l’instant cependant, il faudra encore prendre son mal en patience, car seul le Parlement peut décider d’augmenter cet impôt, et il ne fait sa rentrée que demain, le 1er octobre (la chance) !