Ce mythique café parisien a vu passer tous les plus grands auteurs du XXe siècle

undefined 5 avril 2024 undefined 16h00

Clemence Varene

Impossible de passer à Saint-Germain-des-Prés sans faire un petit détour pour aller admirer les iconiques façades du Café de Flore et des Deux Magots, deux cafés littéraires de la capitale aux histoires parallèles absolument fascinantes. On vous propose aujourd’hui un petit voyage dans le temps pour en apprendre plus sur les origines de ce haut lieu de la culture parisienne qu'est Les Deux Magots.


Des cafés et des lettres

Dès son ouverture en 1884, les Deux Magots, qui n’est alors qu’un débit de boissons, connaît un succès fulgurant auprès des écrivains de l’époque, tous plus ou moins habitués du quartier. Il n’est donc pas rare d’y retrouver, tard le soir, Verlaine, Rimbaud ou encore Mallarmé, qui font très vite de ce petit comptoir sans prétention un haut lieu de la littérature.

Quelques années plus tard, au début des années 1900, ils sont remplacés par d’autres personnalités, non moins méritantes, comme Guillaume Apollinaire, André Breton, Elsa Triolet, André Gide. Des auteurs anti-conformistes qui s’insurgent contre une littérature trop classique et scolaire consacrée par le prix Goncourt. Ils décident alors de créer, en opposition, le prix des Deux Magots, qui existe encore aujourd’hui. Il n’en faudra pas plus pour ériger le café en temple des écrivains français.

Depuis, son étroit lien avec la littérature n’a fait que se renforcer, puisque Simone de Beauvoir (très très grande cliente du café, où elle passe des journée entières avec Sartre) y rédigea Les Mandarins (qui a, assez paradoxalement, reçu le Goncourt). Il n’était pas non plus rare d’y croiser Hemingway pendant ses années parisiennes. Mais les autres arts ne sont pas en reste, puisque s’y rendront aussi Pablo Picasso, Boris Vian…


Une tradition qui perdure encore aujourd’hui

Plus de 100 ans plus tard, ce « café littéraire », comme il se revendique lui-même, continue de fasciner, et surtout d’attirer les touristes en masse. Et en même temps, il faut dire qu'au-delà de son histoire, et de ses deux magnifiques figurines chinoises présentées à l’intérieur (des "magots", dont il tire son nom), on y trouve des produits de qualité, et une cuisine traditionnelle comme on les aime. Le chocolat chaud est encore réalisé “à l’ancienne”, avec de véritables tablettes, et on peut vous assurer qu’il vaut le détour.

Son aura artistique continue de rayonner jour après jour, grâce à des rencontres littéraires hebdomadaires, mais aussi à différents prix mis en place au fil des années, en plus du 1er, évoqué plus haut. On y célèbre donc aujourd’hui le prix Pelléas, qui récompense « l’ouvrage sur la musique aux plus belles qualités littéraires », ou encore le prix Saint-Germain, un prix multiculturel créé main dans la main avec, entre autres, le Café de Flore, son “rival” de toujours, comme beaucoup aiment à le rappeler. Mais n’oublions pas que si le Flore est aujourd’hui un peu plus fréquenté, les Deux Magots, eux, étaient là en premier…

Les Deux Magots
6, place Saint-Germain – 6e
Ouvert tous les jours de 7h30 à 1h
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