5 raisons de (re)voir Like Crazy

undefined 6 mars 2019 undefined 16h15

Inès Agblo

Nous réanimons notre rubrique "5 raisons de (re)voir" pour une nouvelle vie des plus radieuses. Pour preuve, elle débute avec Like Crazy, une comédie romantique contemporaine qui a bousculé le genre.


Notre série de "5 raisons de (re)voir" aime naviguer entre les genres et les formats, se lassant assez vite des leitmotivs. C’est pourquoi, depuis sa naissance, elle s’est notamment penchée sur des TV shows tels que Buffy, Veronica Mars ou Chair de poule, mais aussi divers films dont Freaks, J’aime regarder les filles ou Frances Ha.

Aujourd’hui, il sera question d’une rom-com, Grand Prix au Sundance Film Festival, sortie en 2011 et réalisée par le cinéaste ricain indépendant Drake Doremus. Le film met en vedette une jeune Felicity Jones et Anton Yelchin qui nous a tristement quittés depuis. Les deux jeunes gens jouent les rôles d’Anna, anglaise et Jacob, américain, contraints de s’aimer à distance entre l’Europe et les États-Unis. En effet, s’ils vivent d’abord une histoire fusionnelle aux States, l’expiration du visa d’Anna finit par briser cet équilibre.

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Ainsi, nous avons voulu rendre hommage à un film aussi bien écrit que joué, chamboulant les codes communs du genre auquel il appartient, tout en le transcendant.


Parce que c’est une comédie romantique qui renouvelle le genre

L’une des ambitions principales du cinéma d’auteur est de se distinguer de la norme, d’aller à l’encontre des codes populaires genrés. Ainsi, nous attendons d’une comédie romantique un schéma plus ou moins proche de celui préétabli : une rencontre, des obstacles à franchir, une réunion finale.

Or, Drake Doremus a pour postulat de départ de se détacher de ces leitmotivs communs. Ainsi, en plus de mettre en scène une rencontre expéditive comme pour se débarrasser du cliché du coup de foudre, il poursuit cette démarche tout au long de son film. De cette manière, nous n’avons pas affaire à un conte de fée, mais bien à une histoire terre à terre dont le réalisme fait contraste avec l’utopie romantique propre au genre.

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Loin de nous l’idée de vous spoiler si vous ne vous êtes pas encore penché sur Like Crazy… Mais disons simplement que le film est porté sur la difficulté d’aimer à distance, lorsque l’on s’assoiffe de la présence de l’autre. Contrairement aux attentes, ici, il n’est pas question d’outrepasser les difficultés avec une aisance surréaliste. Non, le film nous emporte avec les deux héros dans une lutte sur la durée pour réussir à faire marcher ce couple qui pâtit chaque minute de l’éloignement.


Pour sa réalisation

Soyons honnêtes, il est rare que des films plébiscités pour leur réalisation soient des comédies romantiques ou des romances (penchant plus dramatique du genre). Toutefois, Drake Doremus parvient avec sobriété à dessiner le parcours dans le temps de ses deux personnages. Entre l’Angleterre et les États-Unis, il capture leurs moments de tendresse et de retrouvailles en alternance avec la déchirure de leurs séparations répétitives.

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Like Crazy est empreint d’une douceur rare au sein d’une relation pourtant tiraillée. Cette fusion contradictoire insuffle une patte singulière au film, permettant de nous plonger dans le cocon de ce couple comme si nous vivions la trame avec eux.


En hommage à Anton Yelchin

C’est âgé de 27 ans seulement qu’Anton Yelchin nous a quittés. L’acteur avait notamment été révélé par la saga Star Trek à partir de 2009 dans le rôle de Pavel Chekov. Après Like Crazy dans lequel il joue en 2011, il était apparu au casting de bon nombre de productions dont Fright Night (2011) avec Colin Farrell ou Only Lovers Left Alive (2013) de Jim Jarmusch.

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Dans le long métrage de Doremus, il donne la réplique à Felicity Jones avec qui il parvient à donner vie avec brio au couple phare. Alors qu’il n’avait que 22 ans à l’époque, il y réaffirme son talent après avoir fait ses preuves dans Alpha Dog de Cassavetes en 2007.


Pour la bande originale signée Dustin O’Halloran

Nous l’avions déjà évoqué parmi notre top des bandes originales de films sous-cotées au cinoche. Toutefois, il est bon de rappeler ici la qualité des compositions de Dustin O’Halloran qui avait déjà œuvré pour la BO de Marie Antoinette.

Les titres, tous joués au piano, renforcent la douceur que nous évoquions plus tôt. Puis, il faut souligner qu’ils s’écoutent seuls, même indépendamment du cadre du film.


Pour poursuivre avec d’autres films de Doremus

Drake Doremus sait mettre en scène les histoires d’amour tout sauf linéaires sur grand écran. Si Like Crazy reste – à mes yeux – sa plus belle œuvre, il ne faudrait surtout pas passer à côté de ses autres films.

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Le réalisateur indépendant est également l’homme derrière Breathe In, dépeingnant une liaison interdite avec Felicity Jones (encore) et Guy Pearce. Mais aussi Newness qui était cité parmi nos comédies romantiques qui boulversent le genre, avec Nicholas Hoult.