Certains s'offusquent de l’accroissement des inégalités alimentaires dans notre pays. D'autres agissent. L'association Ernest, qui œuvre depuis trois ans maintenant en faveur de l'aide alimentaire, en est une belle illustration.
Cette structure solidaire est l’œuvre d'une bande de jeunes gens dont l'amitié remonte au lycée. Frappés par le nombre croissant de sans-abris qui s'installent sous leurs fenêtres, ils se regroupent en 2013 avec la ferme volonté d'agir. Oui, mais comment ?
De leur imagination fertile naît l'idée de jouer non seulement avec le mot pourboire, mais également avec le concept. « Si au restaurant, les clients sont prêts à laisser quelques pièces pour le service, ils pourront également le faire pour ceux qui ont faim », pensent-ils. Et ils ont raison ! Le "pour manger" est un succès, tant auprès des restaurants percepteurs qu'auprès des associations d'aide alimentaire.
Le concept est simple : chaque établissement ajoute 50 centimes au produit de son choix, pendant toute la durée d'une campagne. La somme ainsi récoltée permet de financer des projets alimentaires, triés en fonction de leur urgence et de leur faisabilité. Malin, dites-vous ? Mais ce n'est pas tout ! En effet, ce qui plaît particulièrement dans le processus, c'est la traçabilité des fonds ainsi amassés. En toute transparence, chaque donateur peut suivre l’évolution de la campagne de levée de fonds à laquelle il a contribué.
Entre confiance et solidarité, le lien parisien était tissé, restait maintenant à étendre la toile à la province.
Et c'est ce qu'ils ont fait avec, depuis le 6 février dernier, une première campagne bordelaise. Pastel, Le Taquin, Le Miles, Au nouveau Monde, Le Petit Chez moi... ils sont près d'une quinzaine de restaurateurs à avoir répondu présents à l'appel d'Ernest. Ainsi, jusqu'au 6 juillet, les clients bordelais verront leurs additions s'alourdir de quelques centimes, contre la satisfaction d'avoir aidé l'Epicerie solidaire des capu, La Manne, La Banque Alimentaire ou le pain de l'amitié... et ça n'a pas de prix, right ?