Fin 2022, la formule de repas à 1€ proposée par les restaurants universitaires a été ouverte à tous les étudiants dans le besoin, pour une courte durée seulement puisque la mesure a pris fin aux vacances d’hiver. La députée socialiste Fatiha Keloua-Hachi souhaitait prolonger cette mesure avec la proposition de loi n°659, pour instaurer un repas étudiant à 1€ pour tous. Cette dernière a appuyé le projet en rappelant que « en 2020, 43% des étudiants ont renoncé à un repas dans la journée pour des raisons financières ». Actuellement, le repas à 1€ est proposé dans les restos U uniquement pour les étudiants boursiers et précaires.
1 voix d’écart seulement
Lors du vote final, ce jeudi 9 février, la loi a été rejetée à 1 voix d’écart, avec 183 pour et 184 contre. Le texte qui était porté par toute la gauche avait aussi le soutien des députés du Rassemblement national, mais la majorité présidentielle s’y est opposée. Si elle avait été votée, la mesure aurait coûté entre 60 et 90 millions d’euros par an, selon les socialistes. La députée socialiste Fatiha Keloua-Hachi a réagi à cet échec « Je suis déçue, à une voix près, le repas universel à 1€ était inscrit dans la loi, mais c'est surtout les étudiants qui vont être déçus aujourd'hui », rapporte l’AFP. La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a plaidé contre la mesure et a mis en avant l’existence de tarifications sociales des repas « pour les étudiants en difficulté ». Les députés macronistes, quant à eux, se sont opposés à la mesure, qu’ils ont jugée « injuste » du fait qu’elle aurait pu bénéficier à des étudiants issus de milieux aisés.
Les étudiants en détresse
Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 19 millions de repas à tarif réduit ont été distribués en 2022. Aujourd'hui, si seuls les boursiers et les jeunes précaires bénéficient des formules à 1 euro, d’autres étudiants dénoncent le prix des formules classiques. Un menu de base coûte 3,30€, ce qui représente un budget important pour certains élèves. Deux étudiantes non-boursières en première année de psychologie, témoignent pour Franceinfo : « Parfois, on ne mange pas ! Je ne mange que si j'ai très faim », soupire Héloïse. Emma rajoute : « Moi parfois, je prends juste un petit gâteau à un euro. ».