Paris, nouvel eldorado des vélos ?

undefined 4 septembre 2017 undefined 17h23

Tiana Rafali-Clausse

Impossible de passer à côté du grand chambardement qui bouleverse les rues et faubourgs de Paris depuis plus de deux ans. Dès le lendemain de son investiture à la tête de Paris, la nouvelle maire Anne Hidalgo a entrepris de "fermer", ou en tout cas de réguler l'accès de notre chère capitale aux voitures. Résultats ? Les automobilistes sont (encore plus) énervés (et énervants) qu'avant et les piétons et cyclistes s'en donnent à cœur joie. Evidemment, l'équipe de la maire PS n'a pas l'intention de s'arrêter là et compte bien faire de Paris le nouvel eldorado des amoureux de vélo. Comment ? Telle est la question.


150 millions engagés pour promouvoir et développer la pratique du vélo, 10 000 nouvelles places de stationnement créées, plus de 70 km d’aménagements prévus d’ici à 2020 pour sécuriser et faciliter les déplacements à vélo… Autant dire que les moyens engagés pour faire du vélo le moyen de déplacement numero uno dans la capitale sont à la hauteur de l’enjeu : primordial.

Pourquoi ? Eh bien nous avons demandé à l’un des principaux intéressés, Christophe Najdovski, adjoint à la Mairie de Paris en charge des transports, de la voirie, des déplacements et de l’espace public :

« Paris a toutes les cartes pour devenir une capitale mondiale du vélo. Déjà parce qu’elle est adaptée à ce mode de déplacement grâce à sa petite taille, de 10 km sur 10. Tous les trajets, que ce soit intra-muros ou dans le Grand Paris, sont hautement réalisables à vélo. »

Soit. Si la nature a bien fait les choses, le tout est donc de rendre cet atout accessible et praticable au plus grand nombre et de faire evoluer les mentalités. C’est là qu’entre en jeu le fameux et si critiqué "Plan vélo", entamé dès l’élection à la Mairie d’Anne Hidalgo, en 2014.


« Avec ce plan, nous souhaitons favoriser les déplacements a vélo pour se rendre au travail plutôt que de continuer à s’entasser dans les transports ou s’énerver des heures dans les bouchons ! » Pas faux. D’ailleurs, d’après mon expérience personnelle mais néanmoins objective, le chemin pour aller au travail en vélo est plus une balade sympa qu’un trajet forcé…

Alors même si de plus en plus de Franciliens en sont conscients, les baskets confortables ont encore du mal à prendre la place des casques de moto et autres gants de conduite. « Sans doute à cause de l’insécurité sur la route », croit savoir Christophe. C’est pour cette raison que plus de 60 km de pistes et autres aménagements sont en cours de réalisation sur les grands axes du Grand Paris : quais Hauts de la Seine, Porte d’Orléans / Porte d’Aubervilliers, portion centrale de l’axe Est-Ouest, rue de Rivoli…

Quand ce ne sont pas des pistes réservées, la mairie régule la vitesse des voitures à 30 km/h dans les petites rues pour que les cyclistes puissent rouler en double-sens sereinement. D’ici à 2020, l’intégralité des rues sera limitée à 30 km/h. N’en déplaise aux propriétaires de véhicules motorisés.


Parlons-en d’ailleurs. « Il faut savoir que la voiture et la moto représentent 13% des déplacements mais occupent 50% de l’espace publique. Les rues et faubourgs parisiens ne sont pas des autoroutes, il faut les partager avec les vélos mais aussi les piétons », rappelle Christophe Nadjovski.

Plus qu’un désir de bonne entente, la limitation des moteurs vombrissants, des klaxons et autre fumée noire des pots d’échappement rendra la ville plus apaisée et apaisante, une ville dans laquelle les habitants auront une meilleure qualité de vie et d’air.

« Tout le monde a conscience des enjeux climatiques auxquels le monde fait face. A l’instar du tri sélectif, ovni dans nos vie il y a encore vingt ans devenu un véritable réflexe, celui de grimper sur sa selle plutôt que de s’asseoir sur son siège sera pareil, j’en suis sûr », espère l’adjoint.

No cars #parisansvoiture

Une publication partagée par Maneeza (@neezygram) le

Pour ceux qui pestent ou hésitent encore, voici une image qui devrait définitivement vous faire réfléchir. L’histoire des colibris et de la forêt en feu… Si chacun s’y met un peu, même à une mini-échelle, ça peut tout changer, ou presque. Au moins, on pourra dire « je l’ai fait ».


A bon entendeur !