Le projet d’autoroutes qui devait défoncer Paname

undefined 13 octobre 2017 undefined 18h11

Tiana Rafali-Clausse

Alors oui on sait, certains d’entre vous sont super énervés par le Plan Vélo de la Mairie de Paris, on a assez entendu la chanson. Sachez qu’avant ce vaste projet, notre chère Ville Lumière a failli être littéralement défoncée par plusieurs autres projets, nettement moins eco friendly et ô combien plus bruyants…


Discuté et élaboré au milieu des 60’s notamment par le Premier ministre de l’époque, Georges Pompidou, le projet "plan autoroutier" visait à doter Paris de 8 autoroutes à plusieurs voies, et pas seulement aux abords de la ville.

Celle qui, selon moi, est la plus incroyable, est la rocade Saint-Lazare / Montparnasse : elle devait être le prolongement des autoroutes A10 et F10 dans la capitale, jusqu’à la tour. Le "projet Vercingétorix" du nom de la rue qu’elle devait défoncer comprenait trois grandes voies, empruntées donc chaque jour par des milliers de voitures, autant de klaxons, de pots d’échappement et de vrombissements… C’est du propre. A son arrivée à la tête de la capitale en 1977, Jacques Chirac abroge le projet, faute de réactions heureuses des riverains.

En plus de celle-ci, le plan autoroutier parisien comprenait une autoroute traversant Paris du Nord à l’Ouest, une pour relier Saint-Lazare à Gare de l’Est en souterrain (grâce à elle est né le square Villemin), dans le même style la rocade 16e, radiale Denfert, de Bagnolet et bien sûr un joli axe Nord-Sud. Voyez plutôt sur la carte ci-dessous ce à quoi nous avons échappé.

 En rouge, les autoroutes et voies express actuelles
En violet, les autoroutes prévues à l'époque
En bleu foncé, les différentes autoroutes prévues par le plan
En bleu clair, les sections enterrées
Les traits fins correspondent aux sections unidirectionnelles.

Fort heureusement, la plupart de ces routes de l’enfer sont abandonnées au début des 70’s grâce au mécontentement populaire et la colère des riverains. Valéry Giscard d’Estaing enterre définitivement le projet à son arrivée à l’Elysée en 1974.

De cette folle idée, il ne reste que les voies sur berges actuelles, d’ailleurs aujourd’hui piétonnes, pour le plus grand bonheur de tous. Oui, de tout le monde ! Alors heureux ?