4 livres pour voir le porno autrement

undefined 18 juin 2018 undefined 16h48

La Rédac'

Qu'il soit tabou ou non, on a tous une vision bien particulière du porno. Voici quatre ouvrages qui brisent les clichés sur cette industrie du sexe et la sexualité telle qu'elle est dépeinte dans notre société. À lire bien en évidence sur la plage, évidemment ! 


Le reportage

Laureen Ortiz, journaliste indépendante américaine, est allée enquêter sur le porno, soit « l’industrie la plus décriée de Californie » comme l'indique le sous-titre du bouquin. Dans ce récit à la première personne, elle raconte notamment la réalité des films pornographiques, bien loin de cette image glamour qu'a pu revêtir cette industrie à une époque, et ce virage glauque qu’a pris le milieu depuis quelques années, notamment avec le développement de l'accès gratuit aux vidéos X et le recul toujours plus important de l’acceptable.

Porn Valley. Une saison dans l’industrie la plus décriée de Californie, de Laureen Ortiz. Premier Parallèle, 320 pages, 19,90€


Le livre illustré

Début 2017, la réalisatrice française et ex-actrice X Ovidie dénonçait dans son documentaire Pornocratie les pratiques que tout le monde connaît dans l’industrie du X mais que personne n’a jamais vues. En octobre, elle publiait Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels, illustré par Diglee. L'idée ? Proposer un livre drôle, déculpabilisant et décomplexant, soit l'anti-guide censé faire de nous des amantes parfaites ! Car comme le dit Ovidie, « La seule certitude qu’il nous reste en matière de sexe : nous sommes les seules décisionnaires de ce que nous faisons de notre corps et rien ni personne ne devrait jamais nous dicter notre conduite. ».

Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels, Ovidie et Diglee, éditions Delcourt, collection Tapas BD, 96 pages, 18,95€


L'essai

Dans son essai Sexpowerment, la journaliste et auteure spécialisée sur les questions de sexualité, de culture érotique et de culture porn Camille Emmanuelle ouvre le débat sur le sexe et tente de nous décomplexer. Celle-là même qui pensait que « le porno était un truc d’homme » lutte dans ce livre contre les idées reçues – épilation intégrale, masturbation féminine, sextoys… – et les dénonce. Lassée du porno classique, elle recommande "le porno féministe", notamment Erika Lust et sa série XConfessions dont les films excitent « le corps et les neurones ».  

Sexpowerment, Camille Emmanuelle, éditions Livre de Poche , 352 pages, 7,30€


La référence

Adapté au théâtre de l’Atelier jusqu’au 7 juillet, King Kong Théorie, le premier essai de Virginie Despentes posait les bases d’un "nouveau féminisme" à l'époque de sa publication en 2007. Cette autofiction évoquant entre autres la prostitution, le viol ou encore la masturbation a pu choquer par ses propos brutaux alors qu'elle énonçait pourtant clairement des sujets encore tabous aujourd’hui. Dans son essai, elle consacre un chapitre à la pornographie, "Porno sorcières", où elle parle notamment du cinéma porno où tous les clichés sont respectés et la femme a toujours le même profil de "hardeuse". Plus que de réclamer une égalité entre les sexes, c’est l’autonomie des femmes, leur faculté à disposer de leur corps et à investir leur vie que Despentes revendique dans ce texte. À la fois brutal et poignant, King Kong Théorie questionne en profondeur les rapports entre les hommes et les femmes tout en nous donnant les clés pour investir notre vie. 

King Kong Théorie, Virginie Despentes, éditions Grasset, octobre 2006, 160 pages, 6,10€