Les métiers qui ont fait les grandes heures du parc des Tuileries

undefined 18 juin 2018 undefined 14h50

Tiana Rafali-Clausse

Jadis, en des temps plus ou moins lointains, les paysagistes des Tuileries (du nom des usines de tuiles tout autour) partageaient le jardin avec d’autres métiers manuels, aujourd’hui disparus ou en voie de. Focus sur ces métiers d’hier.

Au détour d’une balade, nous voilà en train de nous rencarder sur ces histoires du passé qu’on espère ne jamais oublier. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à nous les raconter.


Loueur de p'tits bateaux qui vont sur l'eau du bassin

On adore se prélasser au bord du fameux bassin vivier nord de la fontaine des Tuileries. Il y a de ça encore quelques années, on pouvait aussi faire des courses de petits bateaux colorés sur l'eau... Chaque jour aux alentours de 11h, Alain et sa charette remplie de voiles jaunes, violettes, bleues... arrivait en grande pompe, laissant derrière lui un brouillard de poussière épais. Petits et grands s'y pressaient pour louer leurs barques d'un temps, jusqu'au prochain tour (2€ la demi-heure).

Sans titre

Dernière apparition : un après-midi de printemps de 2015.


Une chaise louée vaut mieux que deux tu l'auras 

Nous sommes fin XIXe/début XXe siècles, et le jardin des Tuileries assiste à la naissance d’un nouveau "petit métier" de Paris, les chaisiers. Pour pallier le manque cruel de confort qu’offraient les bancs publiques, une poignée de travailleurs modestes propose à la location des chaises plus confortables, plus intimes pour le repos des aristocrates fatigués. De payant à gratuit, l’utilisation des fameuses chaises vertes créées en 1923 par les Ateliers de la Ville de Paris reste un symbole immortel de la Ville Lumière.

Dernière apparition : Margarethe, une habituée, dit : « dans les 90’s, mais je suis vieille, je me trompe peut-être ».


Cendrillon au jardin des Tuileries

Voilà un "petit métier" bien bucolique. L’on raconte qu’au XIXe siècle, de drôles d’oiseaux avaient pour habitude de nourrir et de faire danser les moineaux et autres animaux volants du jardin à leur guise.

L’auteur Robert Massin est celui qui en parle le mieux : « Il y a aux Tuileries aujourd'hui plus de dix charmeurs. Les plus célèbres sont au nombre de trois ; un petit vieillard à la Odry, ancien prote dans une imprimerie, puis M. Édouard X..., ancien sous-préfet d'abord, puis employé aux pompes funèbres, maître d'études, enfin copiste de musique. Le dernier charmeur est une charmeuse, mademoiselle Henriette, qui a surpassé tous ses devanciers ; elle exerce surtout son influence sur les ramiers. Lorsque sa provision de pain est épuisée, la dame quitte le jardin, ses amis ailés lui font cortège et l'accompagnent jusque sur la place ».

Dernière apparition : personne n’est vivant pour nous le dire, désolée.