À Montparnasse, le mythique cinéma Bretagne a fermé ses portes

undefined 16 novembre 2023 undefined 18h08

Clemence Varene

Les cinémas, ce n’est pas ce qui manque autour de la gare Montparnasse. Le Pathé Parnasse, l’UGC, le Gaumont, les 7 Parnassiens, le MK2, et j'en passe... Et pour cause, le public y vient nombreux, et demandeur. Pourtant, mardi soir, ils n’étaient que 3 spectateurs à assister à la dernière projection proposée par le cinéma Le Bretagne, celle de The Marvels.


La fin d’une belle histoire

Depuis son inauguration en 1961, il possédait la troisième plus grande salle de Paris, pouvant accueillir jusqu’à 850 spectateurs. Pourtant, ce cinéma incontournable du quartier faisant partie des cinémas indépendants de la capitale avant d'être racheté par Pathé en 2009 tournait presque à vide depuis plusieurs années. Face au manque flagrant (et déchirant) de spectateurs, aucune annonce n’a d'ailleurs été nécessaire pour annoncer la fin de cette institution, il n'y avait malheureusement pas grand monde à prévenir. 

C’est au Biélorusse Joseph Rytmann, dont le nom est encore à ce jour inscrit en néon bleu sur la façade, véritable empereur des cinémas parnassiens, que l’on doit la renommée de cette salle. Dès les années 60, il fait de ce quartier le lieu incontournable de la projection des nouveaux films sur la Rive gauche, et ses établissements prospèrent (le Miramar, le Montparnos, le Bienvenue...).


Quel avenir pour ce cinéma ?

Le Bretagne, c’était un peu le phare dans la nuit pour tous les Bretons à peine descendus de leur train, afin qu'ils parviennent à se retrouver parmi toutes les crêperies du quartier. Mais que va-t-il maintenant advenir de cette adresse mythique ?

Dans un premier temps, le groupe Pathé a imaginé en faire un autre cinéma, projet mort dans l'œuf face à la concurrence intense dans le quartier, et l'échec originel ayant entraîné la clôture du Bretagne. Il a alors été question de le transformer en théâtre. Mais malgré ses deux salles, et sa jauge exceptionnelle (la troisième plus importante de Paris derrière le Grand Rex et l’UGC Normandie, rappelons-le), pas possible non plus, par manque de place. Pas de quoi mettre des loges ou créer une zone de stockage pour les décors en tout cas.

La question reste donc en suspens, et une réflexion doit s’engager entre la Mairie de Paris et le groupe Pathé pour essayer de trouver la transformation qui sera la plus adaptée, et celle qui, surtout, on l’espère, rendra le meilleur hommage possible à ce temple du 7e art.