Plus d'1 homme sur 2 considère qu'on « s’acharne sur eux » selon un rapport

undefined 24 janvier 2024 undefined 16h48

Lucie Guerra

C’est alarmant mais tristement, ça ne nous surprend même plus tant que ça. Le 22 janvier dernier, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a publié son 6e rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France. Et ça n’est franchement pas glorieux. Au cours des 40 pages, les données s’enchainent, faisant état d’une situation qui ne cesse d’empirer.

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Le masculinisme s’ancre de plus en plus dans la société

Parmi les points principaux du rapport, un élément est particulièrement mis en évidence : le masculinisme gagne de l’ampleur. Sur la tranche 25-34 ans, 40% des hommes trouvent qu’il est « difficile d’être un homme dans la société actuelle » et affirment avoir « le sentiment d’avoir été moins bien traités en raison de leur sexe ».

37% d’entre eux se sentent menacés par la place que prend le féminisme dans la société et 32% pensent qu’ils sont en train de perdre leur pouvoir. Et puisque quand il n’y en a plus, il y a en a encore : 52% des 25-34 ans considèrent « que l’on s’acharne sur les hommes » et 59% pensent qu'il n'est plus possible de séduire une femme sans être vu comme sexiste. Un chiffre relativement paradoxal alors que le même rapport indique que 9 femmes sur 10 ont déjà vécu une situation sexiste et 37% ont été confrontées à une situation de non-consentement.


Les stéréotypes progressent

Face à un masculinisme en évolution, le sexisme, les stéréotypes et les clichés de genre, eux aussi, progressent de manière inquiétante. 70% des femmes estiment ne pas avoir reçu le même traitement que leurs frères, preuve de la différenciation qui est encore faite en masse, dès l'enfance. 58% d'entre elles affirment également s’être déjà privées de certaines libertés comme le fait de renoncer à sortir faire des activités seules, soit 3 points de plus que l’année précédente. Et ce n'est pas tout : 44% veillent à ne pas hausser le ton, 43% censurent leurs propos « par crainte de la réaction des hommes » et enfin, pour correspondre à ce que l’on attendrait d’elles dans la société, 48% pensent qu’il faut qu’elles aient peu de partenaires sexuels.

Seul point qui semble positif sur l’entièreté du rapport : les féminicides seraient en diminution, passant de 118 femmes victimes en 2022 à 94 selon les estimations pour 2023. Un chiffre qui a tout de même été contesté par l’association NousToutes, qui en a comptabilisé 134 sur l’ensemble de l’année.

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