Des scientifiques inventent un spray anti-moustique sans pesticide

undefined 10 juillet 2023 undefined 16h24

Nicolas Cogoni

Chouette, il fait beau, il fait chaud, l’été bat son plein, mais au grand dam de nombreux estivaliers, la saison des moustiques est bel et bien lancée. On a beau acheter tous les répulsifs possibles et imaginables, s’asperger de spray "miracle", rien n’y fait… à chaque fois que ce suceur de sang est dans les parages, sa cible, c’est toi. Mais ce problème pourrait bientôt être de l’histoire ancienne. La société japonaise KAO a présenté, lors du Sommet asiatique sur la dengue à Bangkok, une découverte prometteuse dans la lutte contre ces nuisibles. Une nouvelle solution basée sur des recherches approfondies, dont les résultats sont publiés dans la revue Scientific Reports, qui pourrait protéger les populations face aux moustiques, et ce sans utiliser d’insecticide.

Les moustiques infectés peuvent transmettre à l’être humain des maladies virales (chikungunya, dengue, Zika, encéphalite japonaise, fièvre du Nil occidental) et parasitaires (paludisme, filariose lymphatique) en le piquant. « Chacune de ces maladies est transmise par un ou plusieurs types de moustiques, dits vecteurs d’infection. Ils appartiennent à diverses espèces (Anophèle, Aedes, Culex), ayant des habitats de prédilection et des horaires de piqûre différents. », peut-on lire sur ameli.fr.


Une solution qui entrave le vol des moustiques

Le corps d'un moustique est naturellement recouvert d'une substance hydrophobe semblable à de la cire, ce qui lui permet de repousser l'eau de la surface de ses ailes et de son corps ou de pondre des œufs tranquillement dans les marécages. En se basant sur des recherches antérieures selon lesquelles cet insecte ne peut atterrir sur la peau humaine lorsque ses pattes sont recouvertes d'huile de silicone, les scientifiques ont exploré l'utilisation de tensioactifs (ou surfactants) — des composés qui permettent un mélange stable entre un corps gras et l’eau — pour modifier le comportement de vol de l’insecte.

Une solution aqueuse de surfactants jugée sans danger pour l’homme, qui se pulvérisée sur les ailes et le corps du moustique, le mouille et l'empêche de voler. De plus, cette solution bloquerait les spiracles, de petites ouvertures situées sur l'abdomen de l'isecte qui lui permettent de respirer, le privant ainsi d'oxygène jusqu’à ce qu'il en meurt.


Une alternative aux pesticides

Encore aujourd'hui, pulvériser de l'insecticide conventionnel pour lutter contre le moustique reste la méthode la plus utilisée à travers le monde. Un moyen jusqu'alors radical, mais qui présente un réel impact néfaste sur l'environnement et sa biodiversité, et la résistance croissante de certaines espèces aux produits chimiques a également rendu cette approche moins efficace. À l'inverse, les surfactants utilisés dans cette nouvelle méthode ne présenteraient pas ces inconvénients. 

« Nous proposons donc que l'application de solutions tensioactives soit une mesure efficace pour lutter contre les moustiques. Cette méthode a le potentiel de surmonter le problème de la résistance aux insecticides et de contrôler les moustiques avec puissance et en toute sécurité », expliquent les chercheurs.