Faire des petites siestes ralentit le vieillissement de votre cerveau 

undefined 22 juin 2023 undefined 18h36

Nicolas Cogoni

Eh oui, faire des petits roupillons en pleine journée est bénéfique pour la santé de votre cerveau ! C’est en tout cas la conclusion que tire une récente étude parue ce mardi dans la revue Sleep Health et relayée par The Guardian, suggérant qu’une courte sieste diurne aide à lutter contre l'atrophie cérébrale, et par conséquent contre le vieillissement de ce dernier.

Des conclusions qui, cependant, ne s’accordent pas avec celles d’autres études antérieures. Certaines affirment que piquer un somme trop souvent en journée pourrait être un symptôme précoce de la maladie d’Alzheimer, ou encore être corrélé à un risque plus élevé d'hypertension et d'accident vasculaire cérébral. Pour d’autres, cela pourrait améliorer la capacité d'apprentissage.


Jusqu’à 6,5 années de vieillissement en moins

Qu’on le veuille ou non, le rétrécissement du cerveau est un processus naturel qui vient avec l’âge. Toutefois, l'étude effectuée par des chercheurs de l'University College de Londres et l'Université de la République en Uruguay, rapporte avoir trouvé un « lien entre les siestes diurnes habituelles et un volume cérébral total plus important ». Pour arriver à cette conclusion, l’équipe s'est appuyée sur les données de la UK Biobank, qui rassemble des informations sur la génétique, le mode de vie et la santé de 500 000 personnes âgées de 40 à 69 ans au moment de leur recrutement.

Les scientifiques ont ensuite utilisé les données de 35 080 participants afin de déterminer si une combinaison de variantes génétiques déjà associées à la pratique habituelle de la sieste diurne était aussi liée au volume du cerveau, à la cognition et à d'autres aspects de la santé cérébrale. Résultat, l’équipe a constaté une association entre la prédisposition génétique à la sieste régulière en journée et un volume cérébrale qui connaîtrait de 2,6 à 6,5 années de vieillissement en moins. « Faire une courte sieste diurne pourrait préserver le volume du cerveau, ce qui est positif, potentiellement, pour la prévention de la démence », a déclaré Victoria Garfield, professeure à l'University College de Londres, et co-auteure de l’étude.


Des résultats à prendre avec des pincettes

Selon Victoria Garfield, une sieste allant jusqu’à 30 minutes peut être bénéfique pour notre corps. Toutefois, elle précise qu’il existe beaucoup d'autres facteurs qui peuvent conduire à la démence, tout comme il existe pléthore de paramètres qui affectent le volume cérébral. The Guardian note que la durée exacte des siestes associées aux bénéfices n'est pas établie clairement dans l’étude.

La professeure Tara Spires-Jones, présidente de la British Neuroscience Association, cheffe de groupe au UK Dementia Research Institute et directrice adjointe du Center for Discovery Brain Sciences de l'Université d'Edimbourg, salue l'étude, bien qu'elle ait déclaré qu'elle avait certaines limites. En effet, elle souligne que les habitudes de sieste déclarées par les participants à la UK Biobank n'étaient peut-être pas assez précises : « Cette étude est importante parce qu'elle vient compléter des données indiquant que le sommeil est important pour la santé du cerveau ».