Une étude publiée dans la revue Nature Climate Change le 7 mai 2025 dresse un nouveau constat alarmant concernant le réchauffement climatique : les 10 % les plus riches de la planète sont responsables de deux tiers des émissions de gaz à effet de serre. Une observation valable depuis les années 1990. Ils auraient également un lien avec l’augmentation des événements climatiques extrêmes.
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Les investissements financiers et les modes de consommation des plus riches tenus responsables
En 2022, les travaux de l’économiste Lucas Chancel alertaient déjà sur ce phénomène : il avait notamment montré qu'en 2019, les 10 % les plus fortunés avaient émis à eux seuls 48 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. À l’inverse, les 50 % les plus pauvres étaient uniquement responsables de 12 % des émissions de CO2.
Trois ans plus tard, ces observations semblent malheureusement être toujours de rigueur. En se penchant tant sur des données économiques qu’en réalisant des simulations climatiques, les chercheurs ont pu définir ce que chaque groupe de revenus à l’échelle mondiale émet en termes de CO2. Ils ont ainsi pu analyser la manière dont le niveau de richesse a un lien avec le réchauffement climatique et les phénomènes environnementaux extrêmes. Il a notamment été établi que les investissements financiers jouent un rôle particulièrement central, en plus des modes de consommation des plus riches. « Les impacts climatiques extrêmes ne sont pas seulement le résultat d’émissions globales abstraites, mais nous pouvons les relier directement à notre mode de vie et à nos choix d’investissement, qui sont à leur tour liés à la richesse », appuie Sarah Schöngart, principale autrice de l’étude, dans un communiqué.
Les régions vulnérables majoritairement impactées par les 10 % les plus riches
Au fil de leurs recherches, les scientifiques ont pu établir que les 10 % des personnes les plus riches aux États-Unis et en Chine, ont entraîné la multiplication par deux à trois des vagues de chaleur extrême dans les régions vulnérables. Les scientifiques constatent que ce même pourcentage des plus riches a contribué six fois plus que les personnes “lambdas” aux sécheresses en Amazonie par exemple.
Y aurait-il une solution ? La mise en place d'impôts progressifs, notamment sur les investissements qui génèrent de fortes émissions de carbone, selon Carl-Friedrich Schleussner, directeur du groupe de recherche intégré sur les impacts climatiques à l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués en Autriche, relayé par Novethic. « Une action climatique qui ne prendrait pas en compte les responsabilités démesurées des plus riches, risque de passer à côté de l’un des leviers les plus puissants dont nous disposons pour réduire les dommages futurs », affirme-t-il.
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