Cet automne, le Palais de la Porte Dorée ouvre une saison Asie avec deux expositions inédites au Musée national de l’histoire de l’immigration. Une découverte en deux temps, qui fait la part belle à l’immigration asiatique en France, et qui mêle connaissances historiques d’un côté avec Immigrations est & sud-est asiatiques depuis 1860 et plaisir des yeux d’un autre côté, à travers J’ai une famille et ses œuvres contemporaines exclusives.
© Cyril Zannettacci
Une halte historique
Au rez-de-chaussée, un cours d’histoire se dévoile sous nos yeux. La première exposition, Immigrations est & sud-est asiatiques depuis 1860, retrace tous les parcours migratoires du milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Colonisations, guerres d’indépendance, guerres mondiales, sans-papiers, réfugiés politiques, mobilité étudiante, descendances, quêtes identitaires… L’expo, qui débute à la fin des Guerres de l'opium, nous embarque dans un parcours chronologique en cinq parties qui repose sur un corpus d'œuvres d’art, documents officiels et photographies en tous genres.
La dernière partie, elle, est dédiée aux représentations, stéréotypes, luttes, différences de traitement ainsi qu’aux initiatives mise en place pour une représentation plus juste avec des exemples tels que le magazine Koï, le podcast Kiffe Ta Race ou encore le blog La Petite Banane.
© Cyril Zannettacci
10 artistes de l’avant-garde chinoise
Il faut ensuite monter les marches du Musée national de l’histoire de l’immigration pour découvrir la deuxième exposition, J’ai une famille, qui se dévoile avec une première œuvre murale dans les escaliers. Divisée en cinq sections, elle présente 10 artistes de l’avant-garde chinoise installés en France depuis les années 80 et 90. Ensemble, ils créent une composition nouvelle, tant les œuvres communiquent entre elles et forment un assemblage singulier et unique.
Des unes de journaux géants froissés, des chaises devenues des instruments de percussion, un chevalier des temps modernes surmontant un lion empaillé et tenant en main La République de Platon, des tirages argentiques superposés pour créer une tour de Babel modernes… Toutes ces œuvres témoignent d’une double culture, font écho au bagage asiatique chinois et aux connaissances occidentales françaises ancrées dans chacun·e des artistes.
© Cyril Zannettacci
Mais au-delà des œuvres physiques que l’on peut voir, l’exposition met en lumière les liens d’amitié solidaires et durables qu'ont tissés les artistes depuis leur arrivée en France, au cœur même d’un contexte de migration et de mondialisation. Cet ensemble d'œuvres donne au mot "famille" un sens et lui donne un rôle moteur. Un mot que l’on peut ressentir dans nos tripes à chaque nouveau pas que l’on fait dans cette exposition.
Immigrations est & sud-est asiatiques depuis 1860 et J’ai une famille
Musée national de l'histoire de l'immigration
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil – 12e
Du 10 octobre 2023 au 18 février 2024
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