[PHOTOS] Camille Léage tire le portrait des inconnus du bus 60

undefined 29 juin 2017 undefined 12h50

Tiana Rafali-Clausse

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, chaque Parisien a déjà passé un moment dans le bus. Le temps d’un trajet, nous voilà plongés dans l’intimité de dizaines de personnes. On entend leurs conversations, on observe leurs looks, on envie leurs couples parfois, mais nous ne savons rien. Alors Camille Léage, Parisienne pur jus, a décidé d’aborder ces compagnons de voyages rencontrés sur la ligne 60 et d’écouter leurs histoires…


«
Ayant grandi dans une barre HLM du nord de Paris, j’ai toujours eu cette vision de ma capitale : ouverte, solidaire, diversifiée. En grandissant, j’ai voulu montrer cette facette au plus grand public en faisant des portraits de Parisiens, sur cette ligne 60 qui traverse le Nord et l’Est de Paris », m’explique la photographe.

 Pont Riquet

Alors tous les week-ends, elle suit l’itinéraire de ce bus qu’elle connaît par cœur et se perd dans les ruelles adjacentes à la recherche de ceux qu’elle aimerait (mieux) connaître. Pour rencontrer des gens de tout horizons, elle ne parcourt jamais les mêmes sentiers aux mêmes heures.

Puis, au détour d’une excursion, Camille s’arrête, voilà quelqu’un qui lui plaît. « Je demande toujours l’autorisation de prendre une photo, je ne suis pas sauvage, ou alors je prends de dos. Systématiquement, j’engage une conversation pour discuter… En fonction de la personne, l’échange peut durer entre 10 et 30 min. Ça dépend de s’ils sont en pleine forme, et de la mienne aussi d’ailleurs », rit-elle. Depuis qu’elle a recommencé ce projet l’année dernière, elle a pris une cinquantaine de photos, essentiellement en argentique.

 Buttes Chaumont

Autant de profils variés ? Pas tant que ça finalement. « En démarrant ce travail, je voulais montrer la pluralité de Paris, mais très vite je me suis rendu compte que ce n’était en réalité qu’un mélange de surface. Certes Paris est divers, mais les populations ne se mélangent pas et d’ailleurs on le voit bien sur les photos. » En cause ? « La gentrification peut-être, l’époque sans doute. »

 Le 104

Loin d’elle l’idée de critiquer. Ce que Camille veut, c’est simplement montrer les rues parisiennes et connaître ses passants… Comme dirait François 1er, “Paris n’est pas une ville, c’est un pays”.


Expo Camille Léage

Le bus 60
La Maison de Famille Cheerz - 11e
Du 6 au 13 juillet
Visite sur inscriptions