Kader Attia au MAC VAL : l\'expo d\'art contemporain qui envoie du lourd

undefined 11 avril 2018 undefined 16h32

Marie Tomaszewski

Pour les amateurs d’art contemporain, une nouvelle qui envoie du lourd comme une plâtrée de ciment...


Le MAC VAL accueille la nouvelle exposition de Kader Attia, artiste connu à l’international
qui a exposé, entre autres, au Centre Pompidou, à la Biennale de Venise et a reçu le prix Marcel Duchamp pour la diffusion internationale de l’art français (le gars pèse dans le milieu on vous dit).

Kader Attia lors de l'interview

Le Bonbon s’est rendu en avant-première à l’exposition Les racines poussent aussi dans le béton pour y rencontrer l’artiste et découvrir ses œuvres. On vous explique pourquoi cette expo du Grand-Paris vaut le détour :

L’artiste franco-algérien a voulu nous faire passer par un parcours initiatique. On se faufile donc d’une pièce à l’autre, curieux de ce qui nous attend, dans une expo où toutes les œuvres se font écho même si elles prennent des formes très différentes. Collages, vidéos, sculptures, installations faites de matériaux parfois insolites, tous les supports y passent pour frapper les esprits (spécial coup de cœur pour les frigos recouverts de miroirs (Untitled (Skyline)) et le paysage de dunes en graines de couscous (Untitled (couscous)).

Untitled (Skyline), 2007 - 2012

Elles ont en commun un thème passionnant : la relation qui existe entre architecture et corps (comment l’architecture impacte le corps et comment il peut s’en défaire, s’émanciper en retour).

Kader Attia dit vouloir, par ses travaux, redonner une place aux cités avec lesquelles il entretient un rapport étroit. « La banlieue, elle est ségréguée géographiquement, économiquement à bien des égards, et on n’arrive pas à comprendre qu’il existe des subcultures qui sont issues des quartiers et qui ne sont pas issues de la capitale et des grandes villes ; le hip-hop par exemple et la danse hip-hop, la classe foraine, le sport aussi. Ce qui m’intéresse, c’est de dévoiler ça, de recréer des ponts entre le centre urbain, économique fort et la périphérie. »

The End and the Beginning, 2013

Il donne à entendre une autre histoire des banlieues que celle véhiculée par les grands récits nationaux ; le moyen pour vous d’obtenir d’autres points de vue sur des affaires sensibles comme celle de Théo, qui fait l’objet d’une des vidéos. Ayant grandi à Garge-les-Gonesses (Sarcelles), l’artiste a vécu en banlieue, où il se rend toujours et puise la matière de son œuvre : « J’habite à Berlin mais quand je rentre à Paris je dors toujours à Garge, je n’arrive pas à ne pas y dormir, moi les racines elles ont vraiment pris dans le béton à Garge. »

L’artiste, qui croit en la capacité de l’art à transformer le réel (« l’art même quand il sépare crée des liens puisqu’il fait réagir avec violence les gens qui le refusent donc il les sort de la léthargie dans laquelle la société les plonge ») profite de l’interview pour nous parler d’un projet très très cool qu’il a mis en place. La colonie, « un lieu qui ne s’attarde pas à représenter les choses mais à agir, à créer de l’action », permet d’écouter des conférences engagées (sur Notre-Dame-des-Landes par exemple) comme de faire la fête dans le 20e arrondissement de Paris (ne nous remerciez pas pour le bon plan, c’est cadeau !).  

On vous invite donc à vous rendre fissa au MAC VAL, haut lieu de l’art contemporain dont on vous parlait ici, pour vous engouffrer dans le "labyrinthe" de Kader Attia et voir la banlieue avec un autre œil, le sien. Vous aurez le privilège d’être parmi les premiers à profiter des œuvres, dont un grand nombre a été produit spécialement pour l’expo !


Expo Les racines poussent aussi dans le béton

Kader Attia 
MAC VAL : place de la Libération  – Vitry-sur-Seine, 94400 
Du 14 avril au 16 septembre