Collection Jacques Audiard
Couronné de triomphe aux Césars (7 trophées), joliment récompensé aux Oscars (Meilleure chanson originale ; Meilleure actrice dans un second rôle pour Zoé Saldaña) : en 2024, et ce malgré les polémiques traversées par Emilia Perez lors de sa promotion, Jacques Audiard a été acclamé par la critique. Au cours de sa longue carrière, le cinéaste de 73 ans a prouvé sa capacité à se renouveler, mêlant des genres à première vue difficilement compatibles - thriller, comédie musicale, action, drame social, romantique ou encore polar. Si son dernier cru est déjà disponible sur Canal+, Netflix propose de revoir 4 de ses plus grands chef d'œuvres au cinéma : Les Frères Sisters, Dheepan (Palme d'or en 2015), De rouille et d’os et Le Prophète, film ayant révélé Tahar Rahim.
Le 13 mai sur Netflix
Sirens, saison 1
C'est la mini-série événement du mois de mai : adaptée de la pièce Elemeno Pea de Molly Smith Metzler (déjà derrière Maid), Sirens plonge dans un week-end aussi glamour qu’inquiétant sur une île privée. Devon (Meghann Fahy, membre du quator amoureux de la saison 2 de The White Lotus) se rend dans une luxueuse propriété balnéaire pour "sauver" sa jeune sœur Simone (Milly Alcock, jeune Rhaenyra dans House of the Dragon), tombée sous l'emprise de sa patronne énigmatique, Michaela Kell (Julianne Moore, qu'on ne présente plus). Toutefois, Devon réalise rapidement que Michaela n’est pas qu'un simple pion de la haute société, mais règne sur un véritable microcosme aux allures de secte mondaine. Une satire sociale où l'humour noir rencontre le suspense psychologique, pour notre plus grand plaisir.
Le 22 mai sur Netflix
The Substance, par Coralie Fargeat (2024)
BO électro dissonnante, sons stridents, body horror, prothèses et serringues : vous voilà dans l'univers gore de The Substance, prix du scénario au Festival de Cannes et notre Palme d'or 2024, n'en déplaise à l'overrated Anora. Film d'effets résolument féministe, le chef d'œuvre de Coralie Fargeat a réhabilité Demi Moore (et rien que pour ça, on le trouve génial) et plus largement éclairé la terrible facette sexiste de l'industrie du cinéma, qui met au placard les actrices jugées trop vieille... Les poussant à redoubler d'efforts, à coup de bistourie et de torture psychologique, pour retrouver le corps parfait et le devant de la scène. Ici, la recette miracle s'appelle The Substance, et elle ne fera pas effet sans quelques sacrifices.
Le 14 mai sur Canal +
La trilogie romantique Before
Grand classique de la comédie romantique indépendante, la saga Before se recommande à quiconque raffole de belles histoires d'amour devant lesquelles pleurnicher un soir de pluie. Le concept ? Une romance en trois actes - Before Sunrise (1995), Before Sunset (2004), Before Midnight (2014) - et en temps réel, où chaque nouveau volet signe, à l'aube d’une nouvelle décennie, les retrouvailles entre Céline et Jesse (incarnés par le duo irrésistible Julie Delpy / Ethan Hawke), qui se sont rencontrés à lors d'un voyage en train en direction de Vienne. Un condensé de poésie et de dialogues en toute simplicité, à savourer en marathon.
Le 19 mai sur Canal +
The Agency, saison 1
Un Bureau des Légendes à la sauce américaine, ça donnerait quoi ? Réponse ce mois-ci avec The Agency, produite par George Clooney et Grant Heslov (Smokehouse Pictures), qui revisite la célèbre série d'espionnage signée Éric Rochant. Ici, Michael Fassbender campe un agent secret de la CIA contraint de quitter sa vie sous couverture pour réintégrer les bureaux londoniens. Vous connaissez la chanson : quand la femme qu’il a aimée refait surface, et alors que ses certitudes s’effondrent, l’amour, la loyauté et la vérité commencent à s’entremêler dans un jeu de dupes à l’échelle mondiale. Un remake célébré lors du festival Canneseries, qui a eu la chance de le découvrir en avant-première le 24 avril dernier.
Le 22 mai sur Canal +
La plus précieuse des marchandises, par Michel Hazanavicius (2024)
Adaptation d'un conte de Jean-Claude Grumberg, lui-même fils de déporté mort à Auschwitz, La plus précieuse des marchandises prend ses racines en Pologne. En plein hiver, une bûcheronne recueille un couffin, jeté d'un train de la mort, geste désespéré de parents déportés. Cette femme, qui a perdu récemment un enfant en bas âge, l'interprète comme un miracle. Son mari, plus méfiant, est convaincu que les Juifs n'ont pas de cœur, mais se laisse attendrir par le bébé. Un film d'animation d'une tendresse infinie, découvert en surprise à Cannes, qui rend hommages aux "Justes" de la Seconde guerre mondiale, soit les hommes et les femmes qui ont risqué leur vie pour soustraire des Juifs aux persécutions des nazis. Le tout narré par Jean-Louis Trintignant, l'une des plus belles voix du cinéma français, peu de temps avant sa mort.
Le 27 mai sur Canal +
Fountain of Youth, par Guy Ritchie (2025)
La fontaine de jouvance, qui symbolise la jeunesse éternelle dans la mythologie, a déjà intéressé le cinéma. On pense presque immédiatement au quatrième volet de la saga Pirate des Caraïbes, dans lequel Jack Sparrow renoue avec l'un de ses amours passés tout en prenant les flots vers une mystérieuse fontaine censée le rendre immortel. Une quête passionnante, qui résonne chez chaque individu mortel, reprise dans Fountain of Youth par Guy Ritchie. Ici, un frère et une sœur, incarnés par les très populaires John Krasinski et Natalie Portman, se mettent eux aussi à la recherche de la fameuse fontaine. Leur objectif : tromper les puissants, résoudre des énigmes historiques et défier les lois de la nature pour, peut-être, atteindre l’immortalité. Un trip à la Indiana Jones, entre légendes et liens familiaux, qui plaira aux amateur·ices d'aventures cinématographiques.
Le 23 mai sur Apple TV+
Alien : Romulus, par Fede Álvarez (2024)
Véritable hommage à la saga lancée par Ridley Scott, Alien : Romulus se déroule dans une station spatiale désaffectée, auprès d'un groupe de jeunes voyageur·euses. En fouillant les profondeurs du lieu abandonné, la troupe se retrouve tout à coup confrontée à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers. Le film marque un retour aux fondamentaux de l’horreur spatiale : huis clos oppressant, menace invisible et tension à couper le souffle. Rien d'étonnant avec Fede Álvarez aux manettes, maître du thriller d’horreur derrière Evil Dead et Don’t Breathe - La maison des ténèbres.
Le 16 mai sur Disney +
Bonus : Un moine sur un toit, par Louis Do Xuan (2025)
Au son des cloches se réveille un moine énigmatique (Flavien Jacquemont). Capuchon sur la tête, le regard vers le bas, l’homme vit en autarcie sur le toit d’une église parisienne, comblant la solitude en observant les passant·es, et la faim en avalant goulûment des œufs de pigeons, les derniers voisins qu’il lui reste. Parfois, ce drôle d’oiseau quitte son nid pour déambuler dans la rue, aider son prochain et rêver d’amour, avant de retourner s’abriter dans sa tour d’ivoire. L’isolation comporte ses parts d’ombre, qui s’évanouissent sous la lumière du petit matin et du crépuscule, nous intime subtilement la caméra de Louis Do Xuan, 23 ans. Avec ce nouveau court-métrage, sûrement l’un de ses plus aboutis, le jeune cinéaste a visé haut. Un an et demi de travail, depuis les toits de Paris ou entre les murs de sa chambre, duquel on retient de sublimes plans d’un calme planant sur la capitale, et une fervente soif de liberté.
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