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Cette institution centenaire du quartier de l'Opéra épouse gastronomie et littérature

undefined undefined 21 mai 2025 undefined 12h05

undefined undefined 23 mai 2025 undefined 17h53

Flora Gendrault

Niché au cœur du quartier de l’Opéra, à deux pas des boulevards où bat l’âme littéraire de Paris, le restaurant Drouant incarne depuis plus d’un siècle une certaine idée de l’élégance française. Derrière sa façade discrète se cache un lieu chargé d’histoire, où se croisent les grandes voix de la littérature et les fins gourmets en quête de mets bien exécutés. À la fois sanctuaire gastronomique et salon de réflexion, Drouant demeure l’un des chef-lieux de la tradition parisienne, si bien qu’il nous fallait vous en narrer les origines.  

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Un modeste comptoir devenu institution

Fondé en 1880 par Charles Drouant, modeste cafetier originaire de Bourg-Bruche (Alsace), l’établissement n'est au départ qu’un simple bar-tabac servant des huîtres fraîches sur le pouce. Idéalement placé à proximité des grands journaux et théâtres parisiens, il attire très vite les intellectuel·les et les artistes, qui transforment ce banc d’huîtres modeste en un repaire prisé. Dès le XXe siècle, Drouant constitue une table de choix pour une clientèle exigeante, où se mêlent raffinement culinaire et échanges d’idées. Charles père le dirige jusqu’à la veille de la Première guerre mondiale, puis le cède à ses fils, Jean et Charles.

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La demeure des jurys littéraires

C’est en 1914 que Drouant entre véritablement dans la légende, lorsqu’il devient le siège officiel de l’Académie Goncourt. Le prix Renaudot, créé en 1926 pour réparer les injustices du prix Goncourt, suit la tendance : l’établissement devient le temple des grandes délibérations littéraires françaises. Au premier étage, ses fameux salons accueillent alors des intellectuel·les de premier plan, de Colette à Renoir, faisant du restaurant un carrefour incontournable des arts et des lettres. Encore aujourd’hui, les dix académiciens du Goncourt s’y retrouvent chaque mois pour leur traditionnel déjeuner, perpétuant un rituel où la gastronomie accompagne les plus hautes décisions du monde littéraire. Là-bas, les destins d’écrivains se scellent coupe à la main, en face d’un copieux plat maison et, allons-y gaiement, à proximité de la majestueuse bibliothèque constituée récemment, qui présente l'intégralité des éditions originales Goncourt

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Une table française, entre héritage et modernité

La cuisine de Drouant puise son inspiration dans la tradition française, avec un attachement particulier à l’héritage alsacien de son fondateur. Dès sa création, Charles Drouant y impose une identité culinaire affirmée, où la simplicité du produit rime avec l’exigence du geste. Le foie gras, les quenelles de brochet, les bouchées à la reine ou encore la choucroute revisitée figurent parmi les plats emblématiques qui ont marqué l’histoire de la maison. Au fil des décennies, la carte évolue sans jamais trahir cet esprit d’origine : une cuisine généreuse, raffinée, au rythme des produits et de leur saisonnalité. 

Aujourd’hui, Drouant continue de proposer des mets élégants, où l’excellence du terroir rencontre une exécution précise. Ce printemps, c’est par exemple l’asperge qui est mise à l’honneur par le chef Romain Van Thienen, déclinée sous toutes ses formes : associé à un sabayon à l’ail des ours et relevées d’un gel d’agrumes en entrée, accompagnant un cabillaud, ses crayons grillés et sa sauce vierge en plat… On les déguste à proximité de l’emblématique escalier « Ruhlmann », vestige Art Déco de l’institution, ou sur sa terrasse ensoleillée, où se mêlent feuillages généreux, tables en marbre et fauteuils en cannage. Délice et quiétude. 

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Drouant
  • 16-18, rue Gaillon – 2e
  • Lundi - vendredi : 8:00 - 23:00
  • Samedi - dimanche : 12:00 - 23:00
  • +33 1 42 65 15 16
  • Site web
  • 4.2 / 5