L'un des magasins indépendants les plus anciens de Lyon va fermer ses portes

undefined 15 février 2024 undefined 16h33

Antoine Lebrun

Une nouvelle page d'histoire se tourne à Lyon. Installé depuis près d'un siècle au 42 rue du Président Édouard-Herriot, le magasin Adrien a façonné l'histoire du quartier, devenant un repère incontournable pour des générations de Lyonnais en quête de chaussures de qualité. Si la boutique s'est installée à cette adresse en 1931, son héritage remonte bien plus loin, jusqu'en 1824, avec Louis Parot, premier maître bottier connu de la famille, comme le rappelle Tribune de Lyon.

Une histoire de famille depuis 200 ans

Dès que l'on franchit le seuil de la boutique Adrien, c'est tout un univers qui s'ouvre à nous. Des étagères débordantes de chaussures de toutes sortes, des bottes aux escarpins en passant par les sandales et les chaussons, témoignent du savoir-faire artisanal qui a fait la renommée de la boutique. L'odeur envoûtante du cuir imprègne chaque recoin de l'établissement, offrant une expérience sensorielle unique aux visiteurs.

Pourtant, derrière cette façade chargée d'histoire se cachent bien des secrets. Au sous-sol, là où sont entreposés une partie des stocks, se dévoile un dédale de caves et de pièces aux allures mystérieuses. Une grande table recouverte d'une nappe jaune plastifiée rappelle l'époque où l'endroit abritait une chemiserie. Des anecdotes, comme celle selon laquelle des juifs auraient été cachés dans ces caves durant la Seconde Guerre mondiale, confèrent à la boutique une aura particulière, entre passé et présent.

La Presqu'île de Lyon perd un nouveau commerce historique

Depuis l'annonce de sa fermeture imminente, le magasin Adrien ne désemplit pas. Les clients, émus par la disparition de ce lieu emblématique, se pressent pour faire leurs adieux et emporter avec eux un dernier souvenir de cette adresse chargée de souvenirs. Certains, pris d'une émotion palpable, achètent même plusieurs paires de chaussures, craignant de ne pas retrouver ailleurs le même savoir-faire et la même authenticité. 

Après L'Homme d'Osier et Benoît Guyot, c'est une autre adresse historique de l'hyper-centre de Lyon qui va baisser le rideau. Faisant peu à peu mourir l'histoire et l'authenticité de la Presqu"île...


Source : Tribune de Lyon