YouTube démonétise maintenant les gros mots, c’est quoi ce bordel ?

undefined 11 janvier 2023 undefined 12h04

Tifaine Pimentel

Vers plus de censure ou plus de civilité ?

C’est pas pour dire, mais les anglophones ne s’exclament pas "Pardon my French", soit "Excusez mon Françaisquand ils jurent, pour rien ! À ce stade, les gros mots sont presque un acte patriotique. Bon d’accord, je taquine… Mais tout de même, le langage fleuri possède certaines notes de franc parler familier, surtout dans l’usage quotidien, qui relève de la liberté d’expression.

Dernière vidéo YouTube de Squeezie, avec Vald et Naza en guest

Bien sûr, il y a une différence entre "insulter salement" et "lâcher un petit gros mot", plus anodin. Il y a également une question de circonstance et de volonté. Mais alors, si on censure même la deuxième option, jusqu’où la censure peut-elle aller ? Est-ce pour le meilleur, afin de prioriser la politesse et d'épargner les plus jeunes d'un excès de vulgarité, ou pour le pire ?

Les YouTubeurs s’insurgent

Si vous êtes amateurs du paysage de YouTube, alors ces noms ne vous seront sûrement pas inconnus. Le Joueur du Grenier (JDG) avait déjà parlé du robot d’analyse automatique de contenus de YouTube, qu’il qualifiait de quasi "puritain" et devenait de plus en plus "frileux". Ainsi, le spécialiste gaming et rétro-gaming a vu certaines de ses vidéos se faire démonétiser à cause d’un "Putain !" (par exemple), à plusieurs reprises. Plus récemment, ce sont des vidéos comme celles de Djilsi (qui a passé le million d’abonnés) ou Squeezie (mastodonte du YouTube Francophone) qui ont interpellé à ce sujet.

Il semblerait en effet que "merde", "connard", "couilles" and co ne passent plus du tout entre les mailles du filet du logiciel de modération. C’est pourquoi, à la façon de la télévision, les vidéastes recouvrent de plus en plus les mots mélodieux par des "bip" et des symboles de démonétisation sur la bouche, signifiant qu’ils savent bien de quoi il en retourne de jurer sur la plateforme aujourd’hui.

Une censure variable

Si rien n’indique officiellement que les gros mots sont interdits, ni même qu’ils encourent la démonétisation des créateurs, force est d’admettre qu’une restreinte se met progressivement en place. Normalement, les règles actuelles à propos du langage vulgaire sur YouTube sanctionnent notamment "l’utilisation de propos sexuellement explicites" et le "langage vulgaire excessif". Pas un petit "putain" lâché à la volée, quoi. Mais cela fait déjà plusieurs années que les plaintes pullulent en ce qui concerne la variabilité approximative de la censure, sur les réseaux sociaux en général. Justice n’est pas toujours rendue. Affaire à suivre…