Loin de nous l'idée de vous encourager à sortir dans tous les sens pour faire n'importe quoi (ça semble évident mais il faut visiblement le préciser, on sait jamais) mais tout de même, on a le droit de l'écrire et de l'assumer : Oui, ça fait énormément de bien de se dire qu'enfin il est à nouveau légal de sortir de chez soi sans avoir un petit bout de papier sur soi, sans avoir à télécharger quoi que ce soit sur son téléphone et sans avoir de raison précise ou "impérieuse".
On peut enfin se balader plus d'une heure, dépasser le kilomètre à la ronde pour marcher, pour courir, ne plus culpabiliser d'aller faire des courses parce qu'on a oublié un seul article (pourtant essentiel à l'élaboration de la recette prévue).
On peut aller se promener, en groupe restreint, en ville, dans des parcs, dans la rue... Oh et puis on s'en fout de l'endroit où l'on va, l'essentiel c'est d'y avoir droit. On ressent tous ou presque cet espèce de souffle d'une liberté nouvelle qui nous envahit après ces deux mois de confinement. Alors non, la vie ne va pas redevenir ce qu'elle était avant, pas tout de suite, pas à tous les niveaux, pas pour tout le monde non plus.
Mais est-ce bien grave dans le fond ? Ce moment d'isolement il aura sans doute eu quelques points positifs. Il nous aura permis de réaliser beaucoup de choses, de comprendre ce qui compte vraiment. Se recentrer sur soi aura été le maître-mot pour certains et c'est une bonne chose, une très belle opportunité qu'il ne fallait pas laisser passer. Réaliser qu'on ne prenait plus de temps pour s'appréhender soi-même et prendre de bonnes résolutions à ce sujet, c'est aussi à ça que ces semaines auront servi.
Réaliser que l'on a besoin de l'autre, de tous les autres, plus souvent qu'on l'imaginait... Le confinement aura eu cette vertu pour un grand nombre. Sans l'autre on est rien, ou si peu. Ce n'est pas sans raison que les Sky apero, apero zoom et autre House Party ont cartonné depuis environ deux mois. Au-delà du divertissement, de la volonté de ne pas sombrer dans la déprime, ce qu'on a recherché dans ces retrouvailles face caméra c'est le visage de l'autre, la voix de ceux que l'on prenait pour acquis et dont on a été privé du jour au lendemain.
Alors ce lundi 11 mai vous allez sans doute reprendre le travail et revoir des collègues qui eux aussi vous auront manqué malgré tout le mal que vous pouvez en dire autour de la machine à café. Mais quand votre journée sera terminée vous aurez le droit et surtout l'envie de flâner, de prendre votre temps et d'aller retrouver toutes ces personnes qui elles aussi vous attendent, enfin déconfinées.
Toulousaines, Toulousains, sortez maintenant !