No bra : le soutien-gorge est-il en train de disparaître ?

undefined 13 juillet 2022 undefined 18h00

Pauline Pinoy

Perçu aujourd’hui comme un signe d’oppression du corps des femmes qu’il faut rejeter, le soutien-gorge est au départ inventé par une ouvrière féministe révolutionnaire en 1889. Alors que cette même année débute l’Exposition universelle de Paris qui exhibe les innovations majeures de ce siècle comme l’incontournable Tour Eiffel, une ouvrière française nommée Herminie Cadolle dévoile son invention : le « corselet-gorge ». Véritable révolution, cette militante des premiers mouvements féministes réinvente l’un des accessoires le plus inconfortable pour les femmes : le corset. Provoquant chez celles qui le portent malaises, indigestions, douleurs au dos et aux côtes, ainsi qu’une gêne respiratoire et la complexité de faire des actions aussi simple que marcher et courir, cette invention est vouée à libérer le corps et le mental des femmes. Même si aujourd’hui le soutien-gorge entrave à nouveau les libertés, au départ le « corselet-gorge » permet une véritable émancipation. 

Le déclic du confinement 

Il y a peu de chose que l’on doit au confinement, mais d’avoir pu faire l’expérience de journées entières sans soutif et à notre avis, la plus belle chose que cette période - merdique, on va se l’avouer - nous a apporté. Alors que le monde se terrait et que le lien social était de plus en plus compliqué, la femme elle, s’émancipait. Impossible de vous décrire cette meilleure liberté que celle de ne plus rien avoir en dessous du t-shirt, de ne plus être serrée et gênée par ces armatures inconfortables et de laisser son corps à nouveau respirer. 

Alors que pendant des mois, on s’est habitué à ne plus rien mettre, lorsqu’il a fallu retourner dehors et reprendre nos activités, la question s’est posée : que faire de cette chose inconfortable que l’on aurait bien laissé sur le bûcher ? Et bien un mouvement nous a répondu, le soutif ne reviendra pas, on lance le no bra. Depuis deux ans, 7% des Françaises de 18 ans et plus ne porte jamais, ou presque jamais de soutien-gorge contre 3% avant le confinement. Chez les jeunes filles de moins de 25 ans, la tendance est encore plus marquée : 18% des filles pratiquent le no bra.

Le soutif laissé au placard par les célébrités 

Les célébrités ont rendu la tendance encore plus importante en s’affichant sur leurs photos Instagram sans soutien-gorge. Rihanna, Dua Lipa, Kendall Jenner, Haley Bieber… Elles ont toutes adopté la tendance ou plutôt ce nouveau mode de vie. Elles ont permi - pour notre plus grand bonheur - de rendre visible la diversité des formes et des tailles de seins pour que chaque femme accepte leurs poitrines telles qu’elles sont, mais dans tous les cas fabuleuses.

Les marques aussi ont alors commencé à jouer le jeu où plutôt à s’adapter comme la marque de sous-vêtements Etam. Alors qu’elle produisait avant 60% de soutien-gorge avec armature et 40% sans, la tendance c’est inversée. Pour celles qui n’osent pas encore passer le cap, les fameuses bralettes sans armatures et sans taille de bonnets, abordent un tissu effet seconde peau pour un confort total. 

Malheureusement, même si les femmes essayent de se libérer, aux yeux de la société ce phénomène est encore compliqué. En tout cas, c’est à vous de décider de ce que vous voulez faire de votre corps. Soutif ou non, c’est votre décision. Il ne s’agit d’ailleurs pas forcément de le jeter mais de trouver des alternatives plus naturelles et confortables comme les bralettes ou encore les caches-tétons.

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