La face cachée d\'Ingvar Kamprad, le défunt patron d\'Ikea

undefined 29 janvier 2018 undefined 17h42

La Rédac'

C'était l'un des hommes les plus riches de la planète. 

En 2017, la fortune d'Ingvar Kamprad est estimée à plus de 37 milliards d'euros, ce qui faisait de sa famille la 3e plus riche d'Europe. Le 27 janvier 2018, le fondateur d'Ikea meurt. Si cela faisait plusieurs années que ses fils géraient l'entreprise, c'est bien grâce au père que leur fortune s'est créée. Parti de rien, il a construit un véritable empire dans le monde du mobilier. Respecté par de nombreuses personnes dans le monde de l'entreprise, il ne faut pas oublier que cette success story cache un côté plus sombre. 


Ingvar Kamprad a construit son succès autour d'une très bonne maîtrise de son image

Alors qu'il a très vite préféré vivre en Suisse pour des raisons fiscales, que sa demeure en Suède était immense et qu'il était propriétaire d'un vignoble en Provence, le fondateur d'Ikea préfère mettre en avant un mode de vie parcimonieux.

On lui attribue de nombreuses anecdotes, comme le fait de conduire une Volvo vielle de 15 ans, ou de toujours voyager en classe économique quand il prend l'avion.

Seulement ce mode de vie semble avoir démarré en même temps que l'expansion internationale d'Ikea, dans les années 60. Avant cela il est reporté que Kamprad aimait faire la fête, conduire des Porsches et porter de beaux costumes.  


Ingvar Kamprad était très proche du parti nazi suédois dans sa jeunesse...

C'est en 1992 que l'information est révélée. Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, Ingvar Kamprad, dont les grand-parents étaient des fervents supporters d'Adolf Hitler, a soutenu les nazis.

Après la guerre, il a entretenu pendant longtemps des liens d'amitié avec le parti nazi suédois, et notamment avec Per Engdahl, le chef de file du mouvement néonazi. Ce dernier a même été le témoin de mariage au premier mariage d'Ingvar. La relation a duré jusque dans les années 50, et semble elle aussi s'être terminée au moment de l'expansion internationale Ikea, comme si Ingvar se doutait qu'il devait se consacrer entièrement à son entreprise. 

Suite à la révélation, le patron d'Ikea a présenté ses excuses. Malheureusement, il semblait davantage préoccupé par le bien-être d'Ikea que par les atrocités subies par les victimes du parti nazi.


Des prisonniers de la RDA ont servi de main d'œuvre gratuite à Ikea dans les années 70

20 ans après le premier scandale, Ingvar se retrouve une fois de plus mêlé à une sordide histoire. Des archives de la Stasi révèlent que l'entreprise suédoise aurait collaboré avec le service de police pour utiliser les prisonniers de l'Allemagne de l'Est comme travailleurs forcés.

Cette fois Ingvar déclare ne pas être au courant de l'affaire, mais mentionne bien que cela a malencontreusement été fait dans l'intérêt d'Ikea. 

En somme, si l'on retiendra sûrement une image positive d'Ikea, une entreprise qui a meublé nos appartements à tous en temps de galère, il ne faut pas négliger l'histoire de l'entreprise et surtout de son fondateur. La parcimonie et l'exemplarité qu'il aimait afficher cachaient un passé sombre rempli de déboires, d'amitiés nazies et de prisonniers de la Stasi... RIP Ingvar Kamprad.