L'Espagne vient d'adopter un projet de loi pour autoriser le congé menstruel !

undefined 2 janvier 2023 undefined 07h24

Tifaine Pimentel

Une loi inédite et révolutionnaire

Le Japon, l'Indonésie, la Zambie et l'Espagne font partie de ces quelques pays peu nombreux à voter en faveur d'un projet de loi pour la création d'un congé menstruel. Si en France, au moins deux tiers des Françaises y sont favorables, l'heure n'est malheureusement pas encore à la réalisation... Mais l'Espagne, quant à elle, tend à passer un nouveau cap pionnier !

Ça évolue : Un projet de loi récemment adopté en Espagne

Ce jeudi 15 décembre 2022, les députés espagnols ont adopté, en première lecture, un projet de loi en faveur de la création d'un "congé menstruel". Il s'adresse aux femmes souffrant de règles douloureuses, un sujet encore trop tabou bien que pourtant très ordinaire. C'est d'ailleurs dans une optique d'exposer (voire dénoncer) la contradiction que le projet vit le jour. Ainsi qu'en soutien aux femmes dont les douleurs menstruelles ne sont pas à négliger. Cette mesure est absolument inédite en Europe ! Le projet de loi a été adopté à 190 voix favorables, pour 154 contre et 5 abstentions. Une belle nouvelle, qui ne fait tout de même pas l'unanimité dans un paysage aux fortes empreintes et traditions catholiques. Surtout qu'il renforce l'accès à l'avortement dans les hôpitaux publics.

Un combat entendu

Depuis 2004 environ, notamment avec sa loi sur les violences de genre, l'Espagne est reconnue comme un pays engagé envers les droits des femmes en Europe. Le gouvernement socialiste Sánchez ne déroge pas dans cette implication. Irène Montero, ministre de l'Egalité, explique : " Nous reconnaissons la santé menstruelle comme faisant partie du droit à la santé et nous combattons la stigmatisation et le silence." L'état espagnol financera le congé menstruel. C'est le médecin traitant qui signera un arrêt-maladie aux femmes souffrantes afin qu'elles bénéficient du congé, sans limites dans le temps.

Une décision discutée

Il y a certes des contestataires, mais même si une majorité se réjouit plutôt à l'annonce de cette nouvelle, certains s'inquiètent tout de même. En effet, parmi les craintes que la mesure engendre, on retrouve celle que des employeurs puissent se braquer à l'idée d'embaucher des femmes, préférant éviter le risque de faire face à ces potentielles absences récurrentes. Affaire à suivre. En tout cas, on a hâte d'une pareille évolution en France.