[EN DEBAT] Quelles sont les alternatives à la pilule ?

undefined 14 mars 2017 undefined 00h00

La Rédac'

Ces dernières années, de nombreux scandales ont éclaboussé les pilules de 3e et 4e génération. Hausse du risque d’infarctus ou AVC, le débat médiatique houleux à à fait chuter le recours à la pilule contraceptive qui est passé de 50% en 2010 à 41% en 2013 chez les femmes de 15 à 49 ans. Mais pour celles qui ne souhaitent plus prendre la pilule, quelles sont les alternatives, et sont-elles fiables ? Nous avons demandé à des femmes qui n’utilisent plus la pilule et à des médecins spécialisés de nous donner leur avis sur la question.

L’implant

Comme la pilule, l’implant est une méthode de contraception hormonale qui contient de la progestérone. Il comporte donc les mêmes contre-indications que cette dernière, mais reste plus facile d’utilisation : une fois posé, plus besoin d’y penser ! C’est la raison principale pour laquelle Laura, 25 ans, est passée à l’implant récemment :

« Je ne voulais plus avoir à penser constamment à prendre ma pilule, surtout lorsque j’étais en voyage, où avec le décalage horaire cela pouvait s’avérer vraiment contraignant ».

Prescrit par le médecin traitant, la pose reste relativement indolore et peut se faire sous anesthésie locale. Efficace à 99,9%, il reste l'une des alternatives à la pilule les plus efficaces.

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Pour qui ? Celles qui oublient régulièrement leur pilule.
Les plus : Il ne se change que tous les 3 ans.
Les moins : Selon les femmes, il peut déclencher des saignements plus abondants, ou au contraire les interrompre complètement. Il présente également les mêmes risques d’accidents vasculaires et cancéreux que pour la pilule, le patch et l'anneau.
L’avis du médecin : Idéal pour celles qui ont tendance à oublier leur pilule, ou qui ont une contre-indication pour les oestrogènes, puisque l'implant ne contient que de la progestérone.
Le prix : 106,44€, remboursé à 65%.

L’anneau et le patch 

L’anneau, comme le patch, s’utilise pendant 3 semaines, et doit être retiré la 4e semaine. L’anneau se place au fond du vagin, tandis que le patch se colle sur l’épaule, le ventre ou le bas du dos. Contrairement aux idées reçues, ils sont efficaces à 99,7%, soit autant que la pilule. Mais alors pourquoi sont-ils aussi peu utilisés ?

Selon le Dr Elodie Arnaud, gynécologue fondatrice du centre de la Femme et de l’Enfant dans le 14e arrondissement, « en France, les femmes sont encore très réservées. Il y a une vraie pudeur par rapport au fait de devoir s’introduire un corps étranger dans le vagin pour bénéficier d'une contraception ». Quant au patch : « Les femmes ont souvent peur qu’il se décolle, alors que même si cela arrivait, il serait possible de le recoller dans les 24 heures sans perdre en efficacité ».

Ophélie, 29 ans, explique s'être mise à l'anneau car elle oubliait sa pilule trop souvent : "Il suffisait que j'oublie une fois ma pilule pour voir débarquer mes règles le lendemain. Au moins, l'anneau génère moins de stress, il n'y a rien à faire hormis ne pas oublier de l'enlever après 3 semaines et en mettre un nouveau 1 semaine après le début des règles."  contraception-alternative-pilule-anneau

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Pour qui ? Celles qui oublient régulièrement leur pilule et n’ont pas de problèmes avec le fait de se poser elles-mêmes l’anneau.
Les plus : Ils restent en place 3 semaines.
Les moins : Au début, l’anneau peut parfois être un peu difficile à positionner et gêner un peu lors des rapports sexuels.
L’avis du médecin : Le patch et l'anneau sont de bonnes alternatives pour celles que la prise régulière d'un médicament dérange. Etant des contraceptions hormonales, ils présentent néanmoins les mêmes contre-indications que la pilule et l'implant.
Le prix : 15€ par mois, non remboursé.

Le stérilet

Longtemps considéré comme dangereux pour les femmes n’ayant pas encore eu d’enfants, le stérilet est de plus en plus populaire auprès des femmes de 15 à 49 ans, puisqu’aujourd’hui 26% d’entre elles l'utilisent.

« Jusqu’à récemment, les médecins étaient réticents au stérilet car ils n’étaient pas assurés pour le poser aux femmes qui n’avaient pas encore eu d’enfants. D’où le fait que l’on s’imagine parfois encore que celui-ci est dangereux » explique Véronique Pigny, conseillère au Centre de planning familial du 12e.

Contrairement aux idées reçues, le stérilet peut être posé chez les femmes qui n'ont encore jamais eu d'enfants. En revanche, parce que cela reste un corps étranger que l'on introduit dans l'utérus, il présente un risque d'infection un peu plus élevé que d'autres moyens de contraception, et est plutôt recommandé pour les femmes qui n'ont pas de multiples partenaires (ce qui augmente le risque d'infection). Sa pose et son retrait nécessitent l'intervention d'un gynécologue ou d'une sage-femme. Une fois posé, il peut rester en place entre 4 et 10 ans selon le modèle (hormonal ou en cuivre).

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Pour qui ? Celles qui ont une vie sexuelle stable et veulent un moyen de contraception durable, ainsi que celles qui souhaitent arrêter les hormones (pour le stérilet en cuivre) et celles qui ont des règles abondantes et douloureuses (pour le stérilet hormonal).
Les plus : Il reste efficace 5 ans et ne présente pas de risque de thrombose veineuse (pour le stérilet en cuivre), contrairement aux méthodes hormonales. 
Les moins : La pose peut parfois être douloureuse pour celles qui n’ont jamais eu d’enfants et le risque d'infection est un peu plus élevé.
L’avis du médecin : Comme son nom ne l'indique pas, le stérilet ne rend absolument pas stérile. Il faut néanmois savoir qu'il peut occasionner des règles plus abondantes pour le stérilet en cuivre, ou au contraire les arrêter complètement pour le stérilet hormonal. Le stérilet en cuivre est efficace dès son insertion, et le stérilet hormonal deux jours après.
Le prix : 30,50€ remboursé à 65%.

Le préservatif masculin ou féminin, une contraception insuffisante

Plus utilisé que le patch ou l’anneau, le préservatif masculin (comme le féminin d'ailleurs), n’est cependant pas un moyen de contraception suffisant en soi, puisqu’il présente un taux d’échec relativement élevé (entre 3 et 14%). Il doit donc toujours être utilisé en complément d’une autre méthode, on ne le répètera jamais assez !

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Et la contraception masculine dans tout ça ?

On parle souvent des différents moyens de contraception féminins, mais qu’en est-il de la contraception pour hommes ? Gel injectable dans le pénis, ultrasons pour réduire le nombre de spermatozoïdes, pilule masculine… Les idées pleuvent mais toutes sont encore à l’état de recherche.

Les effets négatifs, comme la perte de libido ou l’impact durable sur la fertilité, sont encore trop mal maîtrisés pour que des produits soient commercialisés. L’un des projets les plus aboutis reste quand même le gel injectable, actuellement testé aux Etats-Unis, qui pourrait bien arriver chez nous dès 2018.

Messieurs, il est temps de s'y mettre !

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©Sucek