Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Parfois pourtant, les films à l'affiche n'ont que peu d'intérêt. Il leur faut alors se rabattre sur une série ou un documentaire, ou même un classique des temps anciens. Si vous vous reconnaissez dans ce drame quotidien, rassurez-vous, on est là pour vous aider.
Au ciné cette semaine
Halloween oblige, il va bien falloir que je mette le seul film d'horreur dans ma sélection plus bas, ce qui m'oblige à reléguer ici un film comme Jeune Femme qui pourtant aurait amplement mérité qu'on s'attarde plus dessus, au vu de l'enthousiasme dégagé par la bande-annonce. A part ça pas trop de regrets, Geostorm est clairement un film de série B avec des immeubles qui s'effondrent, D'après une Histoire Vraie est le dernier film de Polanski - qu'on boudera donc juste par principe -, Liam Neeson en vieux loup de mer du FBI, "d'après l'histoire vraie qui a secoué l'Amérique", non merci (The Secret Man - Mark Felt), et Magimel chez Olivier Marchal (Carbone), ça ressemble un peu trop à une opération sauvetage. Quant à Daddy Cool, vous savez ce que je pense de l'état de la comédie française... mais sait-on jamais, une bonne surprise, ça arrive.
Jigsaw, de Michael et Peter Spierig
Je déteste les films d'horreur, particulièrement ceux où on voit des gens souffrir, mais comme je suis un des seuls dans ce cas et que Saw est une saga aussi appréciée que respectée, j'essaie de partager votre enthousiasme en vendant la sortie de Jigsaw, 8e du nom. Si j'ai bien compris, en gros le méchant de l'histoire est censé être mort mais en fait non, et il revient avec toute une série de jeux inventifs, masochistes et finalement mortels pour prendre son pied. Ah ben je comprends mieux l'intérêt maintenant...
Le Fidèle, de Michaël R. Roskam
Ah bon Dieu, Adèle Exarchopoulos est tellement talentueuse et canon que je n'ai plus besoin d'aller vérifier l'orthographe de son nom de famille à chaque fois que j'en parle. Elle est bien sûr l'attraction principale de ce film, elle dont le couple formé avec Matthias Schoenaerts dégage une sensualité à faire fondre un écran d'ordi. Concernant le film, elle est sanguine et amoureuse folle de lui, lui est un bandit drogué au danger et à la vitesse, dingue d'elle. Leur amour résistera-t-il aux éléments extérieurs ?
Mise à Mort du Cerf Sacré, de Yórgos Lánthimos
Le réalisateur du génial et clivant The Lobster revient tout auréolé d'un beau succès d'estime et du Prix du scénario à Cannes. Dans cette nouvelle fable étouffante sur la mort et/de l'humanité, le cinéaste grec convoque Colin Farrel et Nicole Kidman à une reflexion puissante et destructrice sur le sacrifice et le sens qu'il faut lui apporter. Avec une esthétique toujours aussi sobre et étrangement dérangeante, il persisite et signe dans un style qui lui est désormais propre. Fascinant, dans tous les cas.
Une série : Stranger Things, saison 2
Des phénomènes étranges ont récemment émergé aux quatre coins du globe… Bon nombre d’individus se sont enfermés dans leur chambre, posés sous leur couette et ont maté leur écran de PC avec des gaufres Ego. Cette vague aurait apparemment débuté le 27 octobre 2017. On nous signale que cette date coïncide étrangement avec la diffusion de la saison 2 de Stranger Things... Mystère. Depuis l’été 2016, cette création originale Netflix a su conquérir nos cœurs avec son background vintage et sa bande de gamins plus que kiffants. Du coup, le comeback était plus qu’attendu (grosse pression !). Pas de quoi être déçu cela dit : on retrouve les ingrédients phares de la série : l'upside down, les magouilles du laboratoire d’Hawkins, une BO made in eighties… Mais également des nouveautés telles que *spoiler* ou encore *spoiler*. Bon, en gros : à regarder de toute urgence avant d’être pris de court par votre entourage. De quoi prendre votre dose en attendant 2018 et la saison 3 !
Un docu : Braguino, de Clément Cogitore
Avec Braguino, Clément Cogitore nous propose un documentaire digne d’une version réaliste (et plus sombre) de Captain Fantastic. Le réalisateur de Ni le ciel ni la terre (2015) embarque sa caméra en Sibérie pour suivre deux familles recluses dans la taïga. Il nous entraîne ainsi avec lui dans le quotidien de ces deux hordes vivant en marge de la société. Avec une esthétique digne d’un film de fiction et une tension permanente annonçant des péripéties captivantes, on est tout de suite immergé dans ce qui semble – aux premiers abords – être un coin de paradis. Aux premiers abords on vous dit… À découvrir ce mercredi en salles !
Un classique : Carrie au bal du diable, de Brian de Palma
Malgré l’adaptation de 2013 avec Chloé Morëtz, le Carrie de Brian de Palma demeure l’adaptation phare de ce best-seller de Stephen King. Pour ceux qui auraient oublié, le film suit une jeune lycéenne outsider, victimisée à la fois par sa mère et ses camarades de classe. Il s’avère que son bal de promo ne se déroule pas tout à fait bien, et là Carrie finit par se vénère. Sévère. Pour faire simple, le pitch pourrait être résumé par un simple « méfiez-vous de l’eau qui dort » ou plus concrètement « évitez de trop faire les malins avant qu’il ne soit trop tard ». Depuis 1976, Carrie s’est imposé comme un classique du cinéma d’horreur ayant très bien vieilli. Ce 1er novembre, nous aurons l’occasion de vérifier cela avec la sortie en salles de la version restaurée du film.