On mate quoi cette semaine ? (21-27 février)

undefined 20 février 2018 undefined 11h14

La Rédac'

Tous les mercredis, il se passe un truc spécial dans la vie des cinéphiles. A la tombée du jour, ils sortent du trou obscur et maculé de popcorn qui leur sert d'habitat pour s'exposer à la lumière des lampadaires et se diriger clopin-clopant vers le cinéma le plus proche. Parfois pourtant, les films à l'affiche n'ont que peu d'intérêt. Il leur faut alors se rabattre sur une série ou un documentaire, ou même un classique des temps anciens. Si vous vous reconnaissez dans ce drame quotidien, rassurez-vous, on est là pour vous aider.


Les sorties ciné

Toute petite semaine que celle de la sortie du chef-d'œuvre annoncé de Guillermo Del Toro, La forme de l'eau. En effet, mis à part les trois films décrits plus bas, on a l'adaptation des Aventures de Spirou et Fantasio, avec Alex Lutz en Fantasio, Ramzy en Zorglub et Christian Clavier en Champignac, qu'on ne saurait trop vous déconseiller. Le créateur du superbe Arrietty, le petit monde des chapardeurs revient avec un nouveau film d'animation prometteur : Mary et la fleur de la sorcière ; quand l'animation japonaise rencontre Harry Potter, on ne peut que se réjouir. Plus près de chez nous, Le Luminor passe un film islandais qui, lui, a l'air plutôt intéressant : Winter Brothers nous plonge dans le paysage blanchâtre et désolé d'une carrière de calcaire, où Emil fabrique et vend à ses collègues de l'alcool frelaté. Enfin, L'Arlequin joue Cas de conscience, un drame iranien récompensé à la Mostra de Venise. 


La Forme de l'eau, de Guillermo del Toro

Annoncé comme un véritable chef-d'œuvre par l'ensemble de la presse spécialisée, le nouveau film de Guillermo del Toro doit être celui qui fera entrer le réalisateur au Panthéon des cinéastes, et le faire sortir de la catégorie trop restrictive du cinéma fantastique. Oui, del Toro produit des films inventifs, superbes et un peu bizarres, mais Edgar Poe ou William Blake ne revendiquaient-ils pas cette toute puissance de la beauté dans l'étrange ? Bref, La forme de l'eau nous conte une histoire d'amour entre une créature humanoïde aquatique et une dame muette, est porté par un casting de classe et se voit crédité de treize nominations aux Oscars. Ça devrait être pas mal.


Moi, Tonya
, de Craig Gillespie

Incroyable comme Margot Robbie a la cote, surtout quand on pense que son prénom, c'est Margot. Je veux dire Margaux, en français, c'est joli, mais Margotte ? chelou quand même. Enfin bref, depuis Le Loup de Wall Street et après avoir brillé dans Suicide Squad (un des films les plus nazes de 2016, au demeurant), la jolie blonde régale, et semble enfin ici trouver un rôle-titre à sa mesure, celui d'une patineuse promise à un avenir brillant mais apparemment un peu dérangée, entourée par une mère timbrée et une galerie de personnages aux permanentes et mulets soyeux. Et bien sûr, le film bénéficie même de la caution "histoire vraie". Que demander de plus ?


L'Insoumis
, de Gilles Perret

Les coulisses de la campagne de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2017. Quoi qu'on pense de leader des Insoumis, il faut reconnaître que le bonhomme a du caractère, et présente un intérêt cinématographique évident. Pour la faire courte : Mélenchon, c'est un personnage de film bordel ! La caméra de Gilles Perret le suit donc sans relâche, de simples réunions avec son équipe de campagne jusque sur l'estrade du Vieux-Port de Marseille, et nous montre ce que les caméras de télé nous cachent. Voilà un documentaire qui s'annonce dans tous les cas fascinant.


Sur votre écran perso

Comme y'a pas que le ciné dans la vie, que ça coûte quand même des sous et que de toute façon tout le monde passe sa vie derrière son ordi de nos jours, on se permet de vous faire quelques suggestions hebdomadaires à retrouver facilement en les tapant dans Google, pour vous enrichir, vous faire rire ou simplement vous divertir. 


Une série : The Alienist

On ne le répétera jamais assez… Les lignes entre le cinoche et la téloche n’existent plus. Du coup, plus étonnant de voir Elle Fanning et Luke Evans dans la nouvelle série ricaine The Alienist. La trame se déroule au XIXe siècle à New York. Dr. Laszlo Kreizler (Daniel Brühl), un psychologue spécialisé dans le crime, mène l’enquête sur une série de meurtres de jeunes garçons. Une série lancée le 22 janvier qui réunit pas mal de bons ingrédients : casting prometteur, une traque palpitante, et du profilage à l’ancienne. Hop hop hop ! 

Texte : Inès Agblo


Un docu : L'Eglise face aux scandales pédophiles

La meilleure des choses à faire pour vous donner une idée de l'importance de ce docu, est de reprendre les mots du site d'Arte, qui a produit le truc : « De Lyon à la Pennsylvanie, de l'Argentine à l'Italie, John Dickie et Jesus Garces Lambert, qui ont mené séparément pour ARTE différentes enquêtes sur les secrets de l'Église catholique, passent en revue une multitude d'abus sexuels en partie méconnus, commis sur des enfants par des prêtres profitant de leur ascendant spirituel pour assouvir leurs désirs pédophiles. Mais leur documentaire se veut d'une tout autre dimension qu'une collection de faits divers sordides. Grâce aux témoignages de victimes, de prêtres dissidents, d'ecclésiastiques passés aux aveux ou de psychologues, il sonde en profondeur les mécanismes qui poussent l'Église à couvrir ses dérives, et qui lui permettent de le faire. Prenant en compte les facteurs historiques, culturels, systémiques et psychosexuels propres au clergé, il dresse un réquisitoire d'une ampleur inédite. » Voilà, ça calme. Le docu est disponible sur Arte+7 jusqu'au 21 mars. 


Un classique : Les Quatre Cents Coups, de François Truffaut

Premier film de François Truffaut, Les Quatre Cents Coups lance avec une liberté folle la Nouvelle Vague. Jean-Pierre Léaud y trouve son premier grand rôle, celui d'un gamin de 12 ans, Antoine Doinel, avec qui il semble véritablement se confondre. De menus larcins en problèmes scolaires, le film suit l'itinéraire de ce gamin de Montmartre, admirateur éperdu de Balzac et rêveur patenté, dont la mère peu aimante et le beau-père inconséquent se débarrassent en le confiant à l'assistance publique. Tout le film a été tourné en décors réels, une révolution pour l'époque, entre la place de Clichy et la rue Marcadet. Un immense classique, essentiel au cinéma français, diffusé dimanche à 20h30 sur LCP