Vers une pénurie de Doliprane et d'Efferalgan cet hiver 

undefined 20 octobre 2022 undefined 11h43

Auriane Camus

Si vous êtes un adepte de l’automédication à coups de Doliprane et autres antidouleurs à base de paracétamol, vous aurez certainement constaté que, depuis juillet dernier, il vous faut une prescription de votre médecin pour pouvoir acheter plus de deux boîtes du fameux médicament. La faute à quoi ? Des « tensions d’approvisionnement qui se prolongent » depuis plusieurs mois, selon un communiqué de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), du collège de médecine générale et des syndicats de pharmaciens.


Le paracétamol, star des pharmacies

Avec près de 500 millions de doses vendues en France tous les ans, le paracétamol est le médicament le plus vendu dans l’Hexagone, loin devant l'aspirine ou encore l'ibuprofène, selon l’ANSM. Il représente à lui seul 22 % du marché total du médicament. Doliprane, Efferalgan, Fervex et autres Dafalgan, les marques qui commercialisent la précieuse molécule ne manquent pas. 

Bien que près de 84 % des boîtes de paracétamol vendues en France soient délivrées sur prescription médicale, il reste principalement utilisé en "automédication". Migraine, maux de ventre, rage de dents… Le Doliprane est devenu le saint Graal de toutes les petites douleurs depuis plusieurs dizaines d’années.

Mais cet hiver, les Français vont devoir se limiter sur la consommation de leur médicament préféré. De quoi effrayer les plus hypocondriaques d’entre nous à l'approche de la saison hivernale et en période de reprise potentielle du Covid-19.


Des restrictions pour l’hiver

Étant donné que la molécule va rester difficile d'accès cet hiver, l’ANSM appelle à « modérer l'utilisation de paracétamol » afin de « permettre aux patients qui ont un besoin immédiat de pouvoir en bénéficier ». La délivrance de paracétamol devrait donc rester limitée à deux boîtes par patient sans prescription, ainsi que la vente en ligne restreinte jusqu'à nouvel ordre.

Enfin, il est conseillé à tous, « lorsque la situation le permet », de se limiter à « trois prises par jour toutes les 8 heures au lieu de quatre prises par jour toutes les 6 heures ». Les médecins, quant à eux, sont invités à ne pas prescrire de paracétamol à leurs patients s’ils « n'en ont pas un besoin immédiat. »