Mais pourquoi exactement ? Pourquoi ce rictus ? Pourquoi ce sourcil levé façon "me parle pas avant mon double expresso" ? On n'a pas la réponse, mais on a quelques idées.
1. Parce que le trottoir est trop petit pour tout ce monde
À Paris, tout est trop : trop de monde, trop de bruit, trop de scooters, trop de poussettes. Trop de gens qui s’arrêtent au milieu du trottoir pour regarder un bâtiment moche ou répondre à un vocal. Alors forcément, on serre les dents, on fronce les yeux, et on fait la gueule.
2. Parce que le Parisien est en retard avant même de se lever
Le réveil sonne, et déjà il est à la bourre. Il court après son RER, après ses deadlines, après sa vie. Il n'a même pas le temps pour des "bonjour madame" dans l’ascenseur ou faire des sourires gratuits à la boulangerie.
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3. Parce que sourire, c’est louche
Un Parisien qui sourit dans la rue, c’est presque vulgaire. Soit il est touriste, soit il est fou, soit il a gagné au Loto. À Paris, on cultive l’ennui comme d’autres font pousser des tomates cerises sur leur balcon. On se veut détaché, blasé, un peu au-dessus de la mêlée. Sourire ? Dire bonjour ? C'est ce qu’on fait à la campagne, voyons. Ici, on regarde le sol et on fait semblant d’avoir tout compris à la vie.
4. Parce que tout coûte une blinde
Le café est à 3,20€, le verre de blanc est trop tiède ou trop acide, ton appart fait 17 m² et t’as un voisin qui joue du saxo à 2h du matin. T’as un CDI, mais tu vis comme un étudiant Erasmus. T’as pas le temps d’être heureux, faut déjà payer ton prochain loyer. Alors tu marches vite, tu mâches ton chewing-gum comme si c’était un antidépresseur, et tu fais la gueule.
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5. Parce que c’est (un peu) dans le cerveau
Oui, il paraît que faire la gueule à Paris, c’est aussi une histoire de chimie. Plusieurs études en neuropsychologie ont montré que le stress chronique — genre celui généré par une vie dans une grande ville bruyante, dense, et bourrée de stimuli — a un impact direct sur notre amygdale, cette petite zone du cerveau qui gère nos émotions (et notre parano). Résultat : on devient plus irritable, moins tolérant au moindre pet de travers, plus enclins à percevoir les interactions sociales comme des menaces potentielles. En gros : t’es pas grognon, t’es juste en hyper-vigilance neuronale. Dans une ville où les klaxons, les bousculades et les files d’attente interminables sont ton pain quotidien, c’est presque un mécanisme de défense.
6. Parce qu'à Paris, il fait toujours gris
Le ciel à Paris, c’est pas un ciel, c’est un couvercle. Et à force de vivre dans cette ambiance grisâtre, ça finit par rentrer dans les visages. Comment tu veux rayonner quand le soleil lui-même a la flemme ? On sort de chez soi déjà ternes et recroquevillés. Et quand, miracle, un rayon de soleil perce, tout Paris se transforme, et tout le monde est prêt à poser un congé pour aller s’asseoir sur un bout de trottoir ensoleillé. Mais au moins le sourire y est. Tenez bon, c'est bientôt l'été !
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7. Parce qu'il trouve que ça lui va bien
Soyons honnêtes : vous adorez ça. C’est une gueule de cinéma à la française. C'est un lifestyle, voire une religion. Et franchement, vous êtes pas si mal dans cette paroisse-là.
Tout ça, ce sont évidemment des clichés. Et comme tous les clichés, ils s'effritent un peu quand on gratte. Parce que les Parisiens font peut-être la gueule dans la rue, mais ils rigolent fort en terrasse, ils dansent sous le périph', et ils changent doucement à leur manière. Parfois même avec un sourire au coin des lèvres.