Peur(s) : une pièce de théâtre qui vous fera vibrer

undefined 16 janvier 2019 undefined 12h31

Jeanne Gourdon

Cette pièce écrite par Hedi Tillette de Clermont Tonnerre est née d’une rencontre à Nice. Sa rencontre avec Lakhdar Boumediene, ancien prisonnier de Guantanamo.

Steve Oleskey, son avocat, a rendu possible cette rencontre. Lakhdar ne voulait plus parler de la prison et de toute façon, ce n’est pas cette histoire que l'auteur voulait, il voulait savoir pourquoi. Pourquoi il avait été incarcéré si longtemps et comment il était sorti.


L’histoire de Lakhdar

Lakhdar a été arrêté en décembre 2001 avec cinq autres détenus bosniaques d’origine algérienne. Ils étaient accusés d’avoir planifié un attentat (qui n’a jamais eu lieu) contre l’ambassade américaine de Sarajevo. D’abord incarcéré puis innocenté par la justice bosniaque, le groupe a été "confié" aux services de renseignement américains et transféré dans la  prison de Guantanamo Bay. Cette histoire, les auteurs s'en emparent et décident donc de rencontrer les avocats américains des prisonniers, engagés par leurs femmes. Le travail de ces avocats aura permis aux six Algériens d’être libérés 7 ans plus tard.


©Los Angeles Time


La peur

Toute cette histoire commence donc à Guantanamo au moment du 11 Septembre. Le récit s'articule autour de la notion de peur. La peur qui s’installe dans un monde qui s’attend constamment à des attaques, cette peur qui vous fait détester votre voisin. L’idée était alors de connaître l’histoire de ceux qui défendaient les indéfendables, les « pires du pire » selon Bush. Steve défendra les prisonniers de Guantanamo à partir de 2004. Le personnage nous raconte les moments de peur, de détention arbitraire et essaie de nous faire comprendre ce que Lakhdar et les autres faisaient à Guantanamo.


©Eric Michot

Quarante personnages, sept comédiens, vous découvrirez le récit poignant de Lakhdar, prisonnier -10005-, de ces avocats mais aussi des démocraties devant faire face à la peur de l’attaquant, du terrorisme. Une pièce entre histoire et actualité, un bond dans le début du XXIe siècle.


Peur(s)

L'Étoile du Nord
16, rue Georgette-Agutte – 18e
Du 12 février au 2 mars