Kyan Khojandhi nous dit tout sur son nouveau spectacle à L'Européen

undefined 10 mars 2016 undefined 00h00

Charlotte

Nous avons tous des pulsions, ces petites hontes un peu taboues. Kyan Khojandi en a fait un spectacle, où il nous raconte ses propres anecdotes, et dans lesquelles on se retrouve tous un peu. C’est drôle, émouvant, et surtout à mille lieux d’un traditionnel one-man show. Rencontre avec un humoriste pas comme les autres. 

C’est quoi pour toi une pulsion ? 

C’est un truc que tu peux pas contrôler, mais avec lequel tu dois vivre. Donc soit, tu décides de l’ignorer, soit tu décides de l’accepter et de vivre avec. 

Tu t’es levé un jour en te disant « et si j’écrivais un spectacle sur la pulsion » ? 

Après ma série « bref. », j’ai eu besoin de prendre du temps, de vivre près de mes proches et de m’ennuyer de nouveau, c’est comme ça que les idées viennent chez moi. Et je me suis rendu compte que mes nouvelles idées tournaient toutes autour de la pulsion. Avec ce spectacle, j’ai voulu allé plus loin que ma pensée intérieure. La pulsion c’est encore plus profond, c’est un truc complètement animal. Je suis allé là-dedans parce que c’est intime, et qu’on n’en parle pas ou très peu.

Bref3

Tu te frottes effectivement pas mal aux tabous dans ce spectacle, pourquoi ce thème ? 

C’est un bon terreau pour la comédie. Dans « bref. », je parlais de choses assez intimes, de petites hontes comme la masturbation, et ça intéressait les gens. Les pulsions font partie de ces petites voire même grandes hontes, on peut aller chercher loin avec, c’est très marrant à extérioriser sur scène. Pour le coup c’est un spectacle où les gens ressortent en me disant « c’était marrant, et ça m’a fait du bien » ça me touche beaucoup ce genre de réaction.

C’est voulu de ne pas parler de choses un peu « triviales » ou politiques par exemple, comme peuvent faire d’autres humoristes ? Tu as voulu te différencier ? 

Je n’ai pas le talent pour parler de politique, d’autres collègues le font tellement bien !

Non, je cherche pas à me différencier, je suis juste moi. Avec « Pulsions », j’ai eu envie de raconter des choses. C’est le seul moyen que j’ai trouvé d’improviser avec tout ce qui m’est arrivé ces derniers temps. C’est très agréable pour moi, j’ai l’impression d’être accepté pour qui je suis, et pas pour ce que les gens pensent de moi. 

Tu parles de la pulsion de faim et du fait que tu t’es mis au sport. Ça a vraiment changé ta vie ?

Oui, l’histoire des endorphines c’est vrai, ça défonce, ça fait du bien, ça détend. Au lieu de dire aux gens, ‘faites du sport parce que c’est bon pour votre santé’, il faudrait leur dire ‘faites-en parce que vous allez être « fonce-dé »’. C’est mieux qu’une bière après le taff, c’est mieux que beaucoup de choses ! 

Projet Chaos proposition 3

Tu parles aussi beaucoup de pulsion sexuelle (comme Orelsan et Gringe dans « Bloqués » dont tu es le co-créateur), c’est un sujet qui te tient à coeur ?!

Ce n’est pas que ça me tient à coeur, mais c’est la vie. Personnellement on m’a toujours présenté ça comme quelque chose de honteux dans mon éducation et quand je me suis mis en couple pour la première fois, je culpabilisais terriblement d’être amoureux et de quand même avoir du désir pour d’autres personnes. Alors que, si tu veux être fidèle en couple et ne pas souffrir, il faut te branler parce que tu ne pourras jamais empêcher le désir. 

Tu cherches à décomplexer les gens ? 

Je pense que j’ai réussi à me décomplexer, moi. Je ne dis jamais aux gens « c’est la vie ». Je dis « c’est ma vie » Et je suis ravi si ça peut aider des gens à s’identifier.

Penses-tu avoir réussi à parler de ces choses-là grâce à ton spectacle ? 

En tout cas le simple fait d’en parler, ça m’a aidé à vivre, à survivre et même à aller plus loin.  Je raconte des histoires qui m’ont touchés, qui ont été importantes dans ma vie et j’essaie à chaque fois dans trouver des manières d’en rire et une morale. J’essaie de raconter avant-tout une histoire, la mienne. 

Rendez-vous du 10 mars au 30 avril L'Européen 3-5 rue Biot, 17e www.leuropeen.paris www.kyan.fr - Réservez vos places : Par téléphone (du lundi au samedi de 13h à 19h) : 08 92 68 36 22 Sur Fnac.com ici [gravityform id="1210" title="true" description="true"] Texte : Olivia Sorrel-Dejerine