François Morel : "Non, je ne suis pas mondain"

undefined 7 septembre 2015 undefined 00h00

La Rédac'

Avec les Deschiens, sur France Inter ou dans son nouveau spectacle... On retrouve toujours François Morel comme un ami familier, dont la poésie lunaire nous invite à une rêverie confiante. Son talent d’écriture et sa douce désuétude, il les promène en cette rentrée au théâtre de l’Atelier, dans l’adaptation de son livre Hyacinthe et Rose, inspiré par les peintures florales de Martin Jarrie.

Hyacinthe et Rose ont-ils vraiment existé ? François Morel : Est-ce qu’ils existent vraiment ? Sûrement, puisque le public semble ému quand je les évoque. Ce sont leurs parents, leurs grands-parents, leurs oncles et tantes… Ce sont leur part d’enfance, de sourire, de nostalgie, de bienveillance. Est-ce qu’ils existent en vrai ce vieux coco, cette vieille catho ? Sûrement… De toute façon, c’est à moi de les faire exister !

Quelle fleur agit sur vous comme une madeleine ? Je ne peux pas voir des myosotis sans penser à ma grand-mère Marie-Charles, qui avait quitté la Bretagne pour s’installer en Normandie, à Champsecret, tout près de St Bômer-les-Forges, juste à côté de Dompierre, vous voyez ? Les myosotis, toutes jolies, toutes modestes, toutes  bleues mais un peu envahissantes.

HYACINTHE ET ROSE Photo libre de droits (lunettes)

Vos fleurs préférées ? Je ne me lasse pas de voir les roses, surtout quand elles sont anciennes et tombent en lianes.

Vous êtes un grand nostalgique ? Pour autant, par vos interventions médiatiques, vous semblez en plein dans votre époque. Je n’ai pas l’impression d’être un si grand nostalgique. Comme tout le monde, je me sens nostalgique essentiellement quand je pense aux disparus, qui me manquent. Serge, Simone, Corinne, d’autres… Sinon, effectivement, je me sens de mon époque, même si la technologie moderne m’épuise un peu. Je perds régulièrement mes codes d’accès par exemple. Toute cette grammaire informatique, je la possède très mal.

A la rentrée, vous continuez vos chroniques sur France Inter ? Laquelle vous a le plus marqué jusqu’ici ? Je reprends à la rentrée ma septième année au 7-9. Je me suis bien amusé notamment à écrire des alexandrins pour Fabrice Luchini : j’ai quand même réussi à le faire taire pendant trois minutes trente ! Sinon, j’ai aimé échanger avec François Rollin tout un tas de considérations sur les congélateurs… Je regrette que François ne soit plus à l’antenne. C’est un humoriste rare, d’une grande finesse, avec un esprit bien à lui.

(c)ManuelleToussaint 2

Vous vivez à Paris ? Où sortez-vous ? On ne vous imagine pas très mondain… J’habite à une vingtaine de kilomètres de Paris, pas loin de la forêt, mais pas trop loin non plus de bistros, de restaus, de cinémas. Non, je ne suis pas mondain, mais j’aime bien voir du monde, des copains… Certains un peu connus, d’autres totalement inconnus. Ce n’est pas leur notoriété qui me fait m’intéresser à eux.

Toujours en contact avec Deschamps et Makeieff ? Cela ne vous ennuie pas si on vous associe encore à la troupe ? J’ai revu Jérôme et Macha récemment, à l’occasion de la dernière représentation des « Mousquetaires au couvent ». Pourquoi serais-je ennuyé d’être associé à une aventure théâtrale aussi passionnante ? Elle m’a fait connaître des amis précieux et a engendré des spectacles inoubliables, je crois : Lapin-Chasseur, Les Frères Zénith, Les Pieds dans l’Eau, C’est Magnifique, qui, par ailleurs, m’ont apporté une petite notoriété professionnelle dont j’ai pu profiter quand j’ai créé mes premiers spectacles.

Que souhaitez-vous à nos lecteurs pour cette rentrée et l’année à venir ? Je nous souhaite à tous une saison plus apaisée que la précédente…

HYACINTHE ET ROSE Atelier Affiche

François Morel et Antoine Sahler à la musique Hyacinthe et Rose Du 8 septembre au 11 décembre Théâtre de l’Atelier 1, Place Charles Dullin, 18e