"Ahouvi", ça veut dire "mon amour", en hébreu. Un mot commun, que tout le monde a déjà employé un jour, et qui pourtant, pendant près de 2h, sous nos yeux, semble prendre un sens à la fois nouveau, plus grand et plus universel.
À l’amour comme à la guerre
Elle, c’est Tamar, une jeune actrice israélienne. Lui, Virgile, est un photographe français. Et pour nous, ils se racontent, nous livrent les secrets de leur histoire. De leur Histoire. Pendant quelques instants hors du temps, sur scène, du coup de foudre à la déchirure, ils mettent à nu cette idylle en perdition, où la violence s'immisce un peu plus jour après jour.
© Frédéric Iovino
Devant nous, sur une scène installée au centre du public, les souvenirs prennent vie. Certains insignifiants, d’autres essentiels, mais tous entachés par cette même passion, celle qui génère l’excès, celle qui pardonne tout et pourtant ne tolère rien. L’amour au départ source de bonheur devient très vite source de haine, et s'essouffle.
La règle de trois
Au milieu de tout cela, Yova, le chien du couple. Le lien, mais aussi la bouffée d’air frais qui, tout du long, par monts et par vaux, traverse les tempêtes et conserve toute son innocence. Il trottine d’un coin à l’autre de cette scène à 360°, plus proche du ring de boxe que de la chambre conjugale, pour passer d’un « amour » à un autre.
© Frédéric Iovino
Troisième volet d’une quadrilogie imaginée par Yuval Rozman, cette pièce est un emblème du vrai, du réel. L’amour s’y incarne à travers des comédiens remarquables, représentant alors tout ce qu’il peut avoir de puissant, mais aussi de destructeur. Ce sont toutes les histoires trop fortes pour durer, trop belles pour subsister auxquelles nous assistons ici.
Au-delà du nous
Mais, bien plus que l’histoire de Tamar et Virgile, bien plus que l’amour entre deux personnes, c’est avant tout un récit bien plus personnel que nous raconte le dramaturge. Celui d’un homme partagé entre son pays de naissance, Israël, et son pays d’adoption, la France. De la rupture entre ces deux terres, ces deux parts de lui.
Découvrez une histoire universelle, intemporelle, et pourtant tellement ancrée dans l’actualité. Une véritable leçon, pour apprendre à vivre l’échec, et accepter l’amour, quelle que soit sa forme, et surtout quelle que soit sa fin.
Ahouvi
Théâtre du Rond-Point
28 bis, av. Franklin-D.-Roosevelt – 8e
Jusqu’au 25 novembre 2023
Du mardi au vendredi, 19h30 - Samedi, 18h30 - Dimanche, 15h30
Relâche les lundis, les 11, 12 et 13 novembre
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