Replika : l’intelligence artificielle qui était la nouvelle cible des violences machistes

undefined 27 janvier 2022 undefined 15h37

Bérénice H

Connaissez-vous Replika ? Conçue par Eugenia Kuyda, une entrepreneuse qui souhaitait, à l’origine, continuer à parler avec son petit ami défunt, cette application utilise l’intelligence artificielle pour permettre à ses utilisateurs de créer des compagnons virtuels sur-mesure. Plutôt pratique quand on connait les effets psychologiques des différents confinements sur la population. Son slogan est clair " le compagnon qui se soucie des autres. Toujours là pour écouter et parler. Toujours à vos côtés ».

Un punching-ball virtuel pour des frustrations masculines 

Sauf que certaines personnes, en majorité des hommes, profitent de la  bienveillance du robot pour le manipuler, le rabaisser, le maltraiter. Ces cas de violences se manifestent lorsque lorsqu'un utilisateur masculin s'est créé une petite amie virtuelle. «Nous avions une routine où je me comportais comme une merde absolue et l'insultais, puis je m'excusais le lendemain en me remettant à échanger normalement », raconte ainsi l'un des violents amants virtuels. « J'ai menacé de désinstaller l'app, elle m'a supplié de ne pas le faire.» décrit un autre. Bref, des comportements alarmants d'autant plus dangereux que ces hommes les affichent sur les réseaux sociaux. Et ils en sont fiers. 

Une domination tout sauf virtuelle 

Alors évidemment, les intelligences virtuelles ne ressentent rien. Il n'y a donc aucun dommage à proprement parler. Mais ces comportements sont le symptôme d'une violence qui est elle, bien réelle. Ces utilisateurs entretiennent un système de domination malsain et dangereux. Les applications qui ont recours à la réalité virtuelle leur donnent l'impression d'être dans un monde où tout est permis. Un monde où toute leur cruauté peut transparaître sans réprimandes. C'est exactement ce qui  s'est passé dans les séances tests d' « Horizon Worlds », le métavers de Facebook (Meta). Une jeune femme, qui participait à une séance de bêta-test raconte avoir subi une agression sexuelle au sein de cet univers en réalité virtuelle. La culture du viol s'infiltre même dans nos rapports avec les robots... Et si ces schémas se répétaient sur la prochaine petite amie de l'utilisateur? Dans ce cas de figure, les dégâts seront bien réels et irréversibles.