Sera-t-il un jour possible à Paris d’accrocher tranquillement son vélo sans devoir faire des manœuvres dans tous les sens, et déplacer la moitié des véhicules déjà accrochés ? Rien n’est moins sûr. Malgré les plus de 120 000 places de stationnement dédiées aux deux-roues installées dans les rues de la capitale, la situation a atteint ces derniers temps un point de non-retour, face auquel certains élus de Paris sont bien décidés à agir. On vous explique tout ça.
Des racks à vélo datant du Moyen Âge
Savez-vous qu’à Lille, l’espace entre deux arceaux est de 1 mètre ? Qu’à Lyon, on compte 90 cm entre deux points d’attache ? Ça ne vous parle peut-être pas comme ça, mais à titre comparatif, on vous dira seulement qu’à Paris, ces écarts ne mesurent en moyenne que 55 centimètres. Oui, oui, vous avez bien lu, 55 petits (tout petits) centimètres. À peine de quoi accueillir deux vélos de ville, et alors on ne vous parle pas du bazar depuis que certains tanks (aka les fatbikes) ont fait leur apparition dans les streets de Paname.
Comment une ville pourrait-elle bien savoir qu'il manque sérieusement de stationnement vélo ?
— LittleBigFred (@littlebigfred) May 8, 2023
Exemple Gare de Lyon à Paris pic.twitter.com/lsKIXVcgH4
Pour aller plus loin, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) préconise au moins 65 centimètres pour pouvoir accrocher deux petites reines sans souci. Et comme il n’existe aucune réglementation officielle, pour l’instant, la capitale s’en tire à bon compte. Et si ce sujet se retrouve de plus en plus au sein des discussions autour de la place du vélo à Paris, aucune mesure concrète ne devrait être enclenchée dans les prochains mois, voire dans les prochaines années.
Des utilisateurs sans gêne (qu’on exècre)
Autre gros point noir de ces espaces de stationnement, un usage trop abusif de certains utilisateurs. Deux en particulier : ceux qui laissent leur vélo de travers à l’abandon pendant plusieurs semaines, et, pire encore, les utilisateurs de vélos en libre-service sans point d’attache fixe (comprendre ici les Vélib'). Alors, oui, on sait, ces Dotts et autres Limes ne peuvent être laissés que dans des zones définies. On tient tout de même à vous rappeler que, contrairement à nous pauvres propriétaires qui vivons dans la peur perpétuelle de voir nos précieux destriers volés, vous n’avez pas besoin de les attacher !
Le stationnement des vélo en libre service à Paris, rue de berri 75008..🤣🤣🤣🤮🤮🤦@Anne_Hidalgo pic.twitter.com/igm34kXDez
— Moi juste moi 👉🥕🥕🥕👌 (@Moijustemoi19) May 4, 2023
Résultat des courses, il n’est pas rare de devoir déplacer à bout de bras l’un de ces vélos (qui pèsent un âne mort, soit dit en passant), juste pour pouvoir se frayer un chemin le long des arceaux. Une situation qui en révolte plus d’un, et contre laquelle certains élus parisiens sont décidés à agir. Certains, comme Alexis Govciyan, élu du 9e arrondissement, demandent notamment la suspension de la législation qui autorise les différents usagers de ces vélos en libre-service à laisser leur monture sur ces emplacements. Malheureusement, là non plus, la ville ne semble pas prête à passer la seconde, et on le déplore fortement.