Descendez, tout le monde se cache. On a du mal à s’imaginer l’ambiance de Paris en guerre et sous l’Occupation, et pourtant il en reste des traces qui font froid dans le dos… A l’occassion de la septième édition de Paris Face Cachée, nous avons eu l’occassion de pénétrer les entrailles du plus ancien hôpital de Paris et de s’enfermer dans son bunker caché, datant de 1933.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, plus de 40 000 abris civils dont 250 étanches au gaz étaient disséminés dans les sous-sols de Paris. Dès qu’une alerte aérienne retentissait, les Parisiens se pressaient pour se cacher dans l’abri le plus proche, guidés par des chefs d’îlot et des luminaires permettant d’identifier les abris de nuit. Tous ces abris devaient être approvisionnés en vivres et en eau potable mais aussi en pelles, pioches, haches et scies pour dégager les éboulements.
Il était recommandé d’avoir un sifflet ou une sirène pour annoncer sa présence en cas de pépin. « Les caves-abris affectées à la population avait pour but de la protéger contre les effets de souffle des bombardements, les éclats des projectiles, et l’effondrement des immeubles », explique Gilles Thomas dans son ouvrage Abris souterrains de Paris, refuges oubliés de la Seconde Guerre mondiale.
En plus de ces caves pour protéger les particuliers, les grandes institutions parisiennes étaient elles aussi dotées d’abris administratifs étanches aux gaz où se pressait le personnel. On accède à celui planqué dans les sous-sol de l’Hôtel-Dieu via un escalier à deux pas d’une certaine salle d’attente dont nous tairons la spécialité. C’est là, à quelques mètres en dessous du niveau de la mer, que l’équipe hospitalière allait se terrer en attendant qu’une personne extérieure viennent les faire sortir grâce à un "toquage" de porte codé.
© APHP / Claire Patrelle
Pendant toute la durée du confinement, médecins, infirmiers et seuls les patients pouvant marcher, devaient tourner la grande manivelle au fond de l’abri pour pouvoir respirer et aérer l’espace d’une trentaine de mètres carrés.
En levant les yeux, on peut encore voir les troncs d’arbre qui protégeaient l’abri d’éventuels effondrements. Aujourd’hui, ce bunker insoupçonné sert d’archives de l’hôpital et on espère bien que ce sera le cas à tout jamais.
Hôpital Hôtel-Dieu - APHP
1, place du Parvis-de-Notre-Dame - 4e
Tél. : 01 42 34 82 34
![[Interdit au public] On a visité le bunker sous l\'Hôtel-Dieu 759t1zahbp](https://uploads.lebonbon.fr/source/2019/january/759t1zahbp_1_950.jpg)