On a demandé aux hommes de nous raconter leurs expériences « prostate »

undefined 28 mars 2018 undefined 18h26

Tiana Rafali-Clausse

Elle est lovée entre la vessie et l’avant du rectum. Elle ne se dévoile qu’au contact de mains baladeuses, joueuses, et de doigts de fée. On ne parle pas d’elle en public pourtant on sait tous qu’elle excite.


Erik Rémès, le sulfureux écrivain auteur du très controversé
Serial Fucker, journal d’un barebacker, dans lequel il évoquait les relations sexuelles sans capote même pour les séropositifs, officie désormais sur le blog Libération Gay Tapant. Cette semaine, il signe un papier en deux parties intitulé "Osez l’orgasme de la protaste" qui a titillé nos désirs voyeuristes.

Sans attendre, on a demandé à nos copains, frères, amis et anonymes de nous raconter leur.s rencontre.s avec cette glande cachée qui nous veut du bien. 

 © Illustration Guide du sexe gay DR


Raoul, 40 ans*

J’ai été conscient de ma prostate relativement jeune, à 17 piges, quand une fille qui savait y faire me l’a fait découvrir. À ce moment-là, surtout dans les 90’s, la parole était moins libérée qu’à l’époque, vraiment personne n’en parlait. Les potes à qui j’en ai parlé étaient genre « le mec se prend des doigts dans le cul et aime ça bouhhh », je ne comprenais pas pourquoi… Du coup, j’ai eu du mal à assumer, je prenais ça comme un plaisir coupable. Sur le coup c’était bon mais après, je me sentais hyper mal…

Plus tard, j’ai retenté l’expérience plusieurs fois avec une autre fille experte en la matière qui trouvait toujours le meilleur moyen de me mettre bien, peu importe les positions. Une fois j’ai même réussi a avoir une jouissance prostatique sans éjaculer, c’est dire ! Je n’ai plus de problème pour en parler, la preuve.

Pour autant, maintenant que tu me poses la question, non je ne serais pas capable de la stimuler moi-même. À vrai dire, je n’y avais même jamais pensé. Le fait de le faire casserait ma propre virilité, mais c’est un point de vue évidemment très personnel.


Maurice, 28 ans*

C’est assez chelou pour ma part. J’ai eu conscience du plaisir que m’offrait ma prostate très tôt, vers dix ans, un jour où j’avais envie d’aller aux toilettes. J’étais loin de chez moi et au moment de devoir retenir mon affaire (vous voyez ce que je veux dire) j’ai senti que ça titillait quelque chose en moi. En arrivant, je me suis caché au fond de mon jardin et j’ai continué parce que ça me faisait du bien. Encore aujourd’hui je ne sais pas vraiment ce qui se passe quand je le fais mais je sais que ça me fait du bien. Je ne sais même pas si c’est ma prostate et je ne demanderai probablement jamais.


Julien, 32 ans*

J’aimerai bien que ma copine sache comment s’y prendre parce que je ne me sens pas à l’aise avec moi-même pour le faire tout seul, ou alors pas assez souple, je ne sais pas… En tout cas je suis curieux et je ne veux pas mourir sans avoir trituré ce fameux point G masculin.


Luc, 20 ans*

Je ne suis pas encore certain de ma sexualité et après tout, je ne vois pas pourquoi je le devrais. Aimer l'orgasme de la protaste m'a longtemps taraudé quant à cette question : y a-t-il un rapport avec homosexualité, bisexualité et hétéroséxualité ? Quand je me la stimule, je ne suis pas gêné, en revanche quand quelqu'un d'autre, une fille ou un garçon, le fait, ça me met mal à l'aise - jusqu'à ce que je jouisse, auquel cas tout ça n'a plus vraiment d'importance. En tout cas jusqu'à la prochaine fois... 


Diego, 23 ans*

J’ai pas aimé la première fois que quelqu’un a essayé de me stimuler ma protaste, donc je n’ai pas spécialement envie de recommencer. En plus de ça, mon orgasme "classique" me suffit amplement. J’ai l’impression qu’avec la prostate, je serais beaucoup trop excité et que je ne pourrais pas assumer.


Si vous ne savez pas à quoi ressemble cette glande, allez faire un petit tour ici
, ça vaut le détour, promis.


*tous les prénoms ont été modifiés