Les mots tuent, le tumblr qui rappellent que les crimes passionnels n’existent pas

undefined 17 janvier 2022 undefined 12h26

Bérénice H

Un compte qui révèle une incapacité médiatique à parler des féminicides 

Les mots tuent. Trois syllabes qui glacent le sang. Trois syllabes qui nous rappellent la puissance du langage. Pour la créatrice du blog le constat est sans appel : « le mauvais traitement journalistique revient à tuer les victimes une deuxième fois ». Ce Tumblr a pour but de collecter les articles de presse qui traitent des violences envers les femmes de manière incorrecte, contribuant ainsi à les banaliser ou à les excuser. Sophie Gourion redonne ainsi toute la reconnaissance nécessaire aux victimes et souligne la vision impartiale de certains médias.

Des expressions qui légitimisent le meurtre

En étude de journalisme on nous apprend la déontologie. Parler de « crime passionnel » est un manque de professionnalisme dans un métier où les faits sont rois. L’acte de nommer un phénomène n’est pas anodin, puisque le nom que l’on attribue fait exister et cristallise un certain ordre du monde et des relations sociales. Avec cette expression, le crime est présenté comme l’aboutissement d’une histoire d’amour. Des excuses sont trouvées au meurtrier : il est tantôt « amoureux, dépité, passionné ». On parle de son histoire à lui, de ses raisons à lui. Pas de la victime. On décentralise le problème. On ne parle pas du vrai sujet : les violences faites aux femmes. Aujourd’hui, le « crime passionnel » n’est nullement une catégorie juridique, mais une dénomination héritée de la tradition journalistique, de la chronique judiciaire et de la fiction romanesque. Alors finissons-en, une bonne fois pour toutes. 


© Les mots tuent


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