#Dentisteàpoil : ces soignants oubliés qui enlèvent leurs vêtements

undefined 27 avril 2020 undefined 17h05

Zoé Stene

« On travaille toute la journée dans la bouche des gens, les projections salivaires des patients vont jusqu'à 7 m, et nous n'avons accès à aucun masque ni gant ! », s'insurge Stéphanie, chirurgien-dentiste dans le 2e arrondissement. « Tant que nous n'aurons pas l'équipement adéquat, il nous sera impossible de travailler. Le problème c'est que cette situation peut durer des mois. » En se mettant toute nue, la profession entend dénoncer le manque d'équipements et espère, enfin, attirer l'attention des dirigeants.


Une réquisition des équipements dès le début du confinement

Avec la réquisition début mars de l'ensemble de leurs stocks de masques et de gants – afin qu'ils soient redistribués au personnel soignant des hôpitaux et des maisons de retraite –, les dentistes ont été contraints de suspendre leur activité dès le début du confinement. Un arrêt "forcé" pour des professionnels qui attendent de pouvoir retourner travailler et des patients qui rêvent d'être enfin soulagés.

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L'une des professions les plus exposées

On le sait, le Covid-19 est un virus qui se transmet via des gouttelettes de salive projetées dans les yeux, le nez et la bouche. Les dentistes sont donc les premiers concernés puisqu'ils travaillent dans la bouche de leurs patients auxquels ils ne peuvent évidemment pas mettre de masques. Leurs instruments projetent alors des milliers de gouttelettes tapissant ainsi toutes les surfaces de la salle de soin et au passage, le/la praticien.ne et ses assistant.e.s. L'une des professions les plus exposées qui a pourtant été totalement oubliée.

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Un appel au secours...

Pour exercer en toute sécurité, les dentistes auraient besoin de kits de protection dignes de ce nom – à savoir des blouses, des masques FFP2, des lunettes et des visières – ainsi que les moyens techniques et matériels de décontaminer l'entièreté de la salle de soin entre chaque patient. Une utopie encore bien loin de la réalité de cette profession totalement démunie : « Pour le moment, nous n'avons accès qu'à des masques chirurgicaux, ceux-ci protègent uniquement le patient des projections du praticien alors qu'il faudrait que la protection se fasse dans les deux sens. », nous explique Stéphanie.

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L'autre problème est d'ordre organisationnel ; comment organiser un circuit de soin – qui va de l'arrivée du patient à son départ du cabinet – de manière à ce qu'il n'y ait aucune contamination de personne ou de surface ? « Il va notamment falloir éviter que les patients se croisent, les équiper de kits de protection et investir dans des purificateurs d'air. Une grosse organisation et des équipements qui demandent du temps et de l'argent. »


... qui tombe dans l'oreille d'un sourd

« Les patients continuent d'avoir besoin de nous mais aucune solution ne nous est proposée, on se sent démunis et abandonnés. » Une situation dont souffre ces professionnels et tous leurs patients... qui ont mal aux dents ! 

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