DAU : quand l’exposition vire au cauchemar…

undefined 30 janvier 2019 undefined 12h14

Morgane Espagnet

Sur le papier, on vous avait promis une expérience personnelle et spirituelle hors du commun, en plein cœur de Paris. En réalité, l’expérience prend des allures de Fyre Festival…


Installé au Théâtre de la Ville, au Théâtre du Châtelet et au Centre Pompidou du 24 janvier au 17 févier, l’évènement artistique et culture DAU vous embarque pour une immersion complétement barrée. Un véritable univers parallèle accessible pendant deux semaines, non-stop.


DAU ©Olympia Orlova / Phenomen IP, 2019

Pour comprendre ce projet fou, il faut retourner dans le temps. En 2008, le réalisateur russe Ilya Khrzhanovsky décide de rassembler près de 400 personnes pour réaliser une expérience hors du commun : être coupé de leur quotidien pour revivre, sur trois ans, 30 ans d'URSS (de 1938 à 1968). Totalement isolés du monde extérieur, les participants vivaient dans un microcosme totalitaire, une sorte de faille spatio-temporelle au sein de laquelle ils travaillaient, se mariaient, accouchaient et mouraient. De cette expérience, entièrement filmée par des caméras cachées, le réalisateur a tiré 13 longs-métrages et une série de courts-métrages.

Aujourd’hui, DAU vous propose un visa de 6h, 24h ou illimité d’immersion, d’exploration et d’expérimentation, à travers des projections de l’œuvre filmographique, des performances artistiques, des concerts, des rencontres et accessoirement, des shots de vodka. Ça donne envie tout ça, sauf qu'en réalité, l’exposition ne tient aucune de ses promesses.

Le jour-même de l’inauguration, jeudi 24 janvier, l’exposition reste fermée au public faute d’accord de la Préfecture de police de Paris. Repoussé au vendredi 25 janvier, DAU ouvre enfin ses portes. Enfin presque, puisque de nombreuses salles restent fermées, et bonus, il faut attendre 1h30 sous la pluie pour que les visas soient vérifiés. Absence de signalétique, indisponibilité des parcours, queues prolongées entre les salles, l’expérience tourne très vite au cauchemar...

Face à l’incompréhension, les visiteurs se sont défoulés sur les réseaux sociaux : "arnaque", "vol", "escroquerie"… Les conférences s’avèrent inexistantes et les 13 longs-métrages sont introuvables dans leur intégralité. Les extraits sont diffusés aléatoirement, sans aucune information. Difficile de s’y retrouver dans ce chaos généralisé, au goût d'inachevé…