Covid-19 : voici les lieux où l’on risque le plus d’être contaminé

undefined 11 mars 2021 undefined 15h46

Morgane Espagnet

Un an après le début de la pandémie en France, les scientifiques disposent de plus de connaissances pour mieux comprendre les lieux dans lesquels les gens se contaminent le plus et ainsi proposer des solutions adaptées pour limiter la propagation du virus. Malgré tout, le gouvernement semble faire la sourde oreille. La semaine dernière, un nouveau Conseil de défense sur le Covid-19 a été organisé pour mettre en place de nouvelles restrictions. Parmi elles, on retrouve l’interdiction de la consommation d’alcool dans plusieurs rues parisiennes et l’évacuation des sites de promenade en plein air. Car après tout, pourquoi pourrait-on s’entasser dans un métro bondé, mais pas profiter du soleil sur les quais en respectant les gestes barrières ?

 
Des lieux plus à risques

Depuis le début de la pandémie mondiale, le gouvernement a pour seule possibilité d’observer l’impact de la fermeture de tel ou tel lieu et d'essayer d’en tirer des conclusions. Seul problème, la fermeture des lieux jugés non essentiels comme les musées et le maintien de lieux clos et bondés comme les grandes surfaces démontrent des incohérences. « J'avoue avoir du mal à expliquer qu'on puisse aller dans un Sephora, mais pas dans un musée », a finalement reconnu le porte-parole du gouvernement le 7 mars dernier lors d'un entretien accordé au Parisien. Charlotte Jacquemont, chercheuse en neuropsychologie interventionnelle au CNRS, expliquait nos confrères de Slate : « C'est absolument ridicule. J'ai bien vu qu'il y avait une forte densité, mais l'aération dilue les particules. Si l'on peut être infecté à l'extérieur et lors d'un contact rapproché, ça reste très minime, surtout si on porte un masque. Il n'existe aucune raison scientifique d'empêcher les gens de se promener. Il vaudrait mieux laisser les gens s'éparpiller en extérieur pour réduire les risques. » Le couvre-feu à 18h limitant les horaires de sorties, il est logique que plus de Parisien.ne.s se retrouvent au même endroit, au même moment. 

Rien ne justifierait donc le couvre-feu qui ne fait que réduire les plages horaires et ainsi augmenter la densité des magasins ou des transports. « Les transports en commun constituent des lieux de contaminations privilégiés de même que les magasins, ainsi que les écoles, collèges et lycées, mais également les établissements sanitaires et les prisons. On a beaucoup insisté sur la transmission par les postillons, en oubliant les aérosols. Alors une personne assise à son bureau à un mètre des autres considère qu’elle est protégée et s’autorise à retirer son masque. Or, si une personne présente dans l’open space est malade, il y a des fortes chances qu’elle contamine ses collègues, même en gardant un mètre de distance. »

 
Le milieu scolaire largement oublié 
 

Grâce au tracing, aux applications et à différents questionnaires, plusieurs études ont révelé les principales sources de contamination. D’après ComCor, mené par l’Institut Pasteur et SourceCovid dirigé par le professeur Fabrice Denis, il s’agirait de la famille, le travail et les amis. Quant aux lieux, il s’agit principalement du domicile, du lieu de travail et des lieux collectifs comme les bars, les restaurants, les salles de sports et les établissements de soin. On se rend donc bien compte que ces endroits ont en commun le fait d’être des lieux clos où l’on émet beaucoup de postillons et d’aérosols et où les contacts sont rapprochés. Il faut tout de même spécifier que les résultats de ces études résultent de réponses données sur du déclaratif. Rappelons également que la population répondante n’est pas représentative de la population générale française puisqu’il s’agit de personnes dont l’âge moyen est de 42-45 ans. « Les répondants n’étaient pas des écoliers, ce qui conduit à une sous-évaluation des contaminations réelles chez les enfants et les étudiants en milieu scolaire ou universitaire », affirme le professeur Fabrice Denis qui a mené l’étude SourceCovid. 

Sous-estimer la propagation dans les établissements scolaires constitue un risque important d’autant plus face au développement de nouveaux variants. Les études ont également mis en évidence un problème que l’on retrouve partout : les populations les plus précaires sont les plus touchées. « Aujourd'hui, nous savons que le virus se transmet essentiellement par les postillons et par les aérosols, et qu'il affectionne ainsi particulièrement les lieux clos, bondés et mal ventilés », ajoute Charlotte Jacquemont. Il faut donc se méfier des lieux et situations où le masque n’est pas ou mal porté puisqu’ils représentent le plus de risques.