Valérian et la Cité des mille planètes, critique perdu dans l\'espace

undefined 26 juillet 2017 undefined 16h34

Louis Haeffner

Crédité d'un accueil plutôt glacial aux Etats-Unis, dont les critiques s'évertuent à le descendre en flammes, le dernier film de Luc Besson, très ambitieux et surtout très cher, est sorti chez nous. Pour le gourou français de la SF, l'enjeu est important puisqu'on parle très clairement de l'avenir d'EuropaCorp, sa société de production. Alors, que valent les aventures ciné de Valérian et Laureline ?


Ça commence comme un rêve futuriste, sur Space Oddity de Bowie. On voit une espèce de reproduction de l'ISS, en 2020, grandir au fur et à mesure que les années passent et qu'elle accueille des nations terriennes puis extraterrestres pour former, au XXVIIIe siècle, une immense cité où cohabitent toutes les espèces connues de l'Univers. Se dire que nous, les humains, sommes à la base de cette immense tour de Babel spatiale, c'est déjà une belle idée, qui relève clairement de la science-fiction, vous en conviendrez. 

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Si on s'est autant attardé sur cette belle scène d'introduction, c'est parce que par la suite, tout va si vite qu'on n'a guère plus le temps de réfléchir à quoi que ce soit, notre cerveau étant entièrement mobilisé par la presque indécente débauche d'images colorées que l'écran fait défiler. On est comme noyés, perdus dans cet univers futuriste et fantastique, cherchant de l'air ou un endroit au calme pour se poser et en faire l'analyse. Mais Besson ne nous en laisse pas le temps, et quand enfin le rythme ralentit un tant soit peu, c'est pour qu'on soit littéralement hypnotisé par la performance de Bubble, la créature capable de changer d'apparence à volonté incarnée par Rihanna, sublime. Ça va vite, presque trop vite, et avant qu'on ait eu le temps de se demander quelle heure il est, le film est terminé, nous laissant confus et dubitatif

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Difficile dès lors de donner un avis construit sur cette aventure intergalactique qui fait, immanquablement, penser au Cinquième Elément ; d'ailleurs, ne serait-ce pas des Mondo-Shawan qu'on aperçoit brièvement dans la séquence d'intro ? Quoi qu'il en soit, Besson a fait du Besson : Valérian et la Cité des mille planètes fourmille de visions inspirées, de personnages loufoques et de caméos amusants à dénicher, et la simplicité naïve du message qu'il délivre ne manque pas de nous faire doucement sourire. Mais, comme souvent chez notre Luc national, une imagination débordante et un souci du détail qui relève du génie visionnaire apportés à l'univers visuel sauvent un scénario quelque peu rdondant.

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Un mot sur notre duo d'acteurs, pour finir. Dane DeHaan est très bien, apportant ce qu'il faut de prétention maladroite à son personnage, plutôt fidèle à celui de la BD. Quant à Cara Delevingne, elle est bien moins catastrophique que dans Suicide Squad - qui n'était vraiment pas un cadeau, la pauvre - et trouve même régulièrement le moyen d'être aussi séduisante qu'énervante. Des progrès restent cependant à faire. Pour résumer, l'essentiel est sauf ; le duo fonctionne, sans aucun doute, et le film est chouette. Ni plus, ni moins. 


Valérian et la Cité des mille planètes
, de Luc Besson

Avec Dane DeHaan, Cara Delevingne
En ce moment en salles