Top des livres à emporter en vacances

undefined 25 juillet 2018 undefined 18h21

Manon Merrien-Joly

Au bureau, je vous dis pas comme on est excités. Pour nous, la cloche sonne ce vendredi pour trois semaines de liberté, et on est déjà prêts à sortir en hurlant et à balancer nos cartables. Du coup, votre humble serviteure est allée à la rencontre de ses collègues (une fois n'est pas coutume) pour glaner leurs envies littéraires estivales. De quoi vous inspirer pour l'été !


Tiana, journaliste

Ce qu'on aime chez Tiana, c'est qu'elle a toujours des détails jamais random à nous raconter sur tel ou tel monument parisien. Elle aussi, elle a droit a des vacances et s'attaque à Être avalé par une baleine et autres façons improbables de mourir pour étendre les fun facts à raconter aux copains sur les plages portugaises. Qu'est-ce qui vous arriverait si vous vous trouviez au milieu d'un trou noir dans l'espace ? Dans un ascenseur en chute libre ? Dans un avion en dépressurisation ? C'est dans ce bouquin écrit par Cody Cassidy et Paul Doherty que vous le découvrirez.


Victor, red'chef du Bonbon Nuit

Du côté de chez Vic, il y a du poème sur la planche : après avoir décrypté Karawane d'Hugo Ball, on enchaîne sur le recueil d'Allen Ginsberg, Howl et autres poèmes qui fut censuré pendant près de vingt ans avant d'être rendu à ses lecteurs. Après avoir vécu les éprouvantes situations décrites par Ginsberg, on pénètrera dans les Oeuvres (Tome 1) de Guillaume Dustan qui explore le sexe, les boîtes de nuit et l'homosexualité. Ralentis moussaillon et Ecoute le Chant du Vent avec Murakami, son premier roman qui incarne l'été à la perfection au bord de la mer non loin de Tokyo, deux potes qui philosophent en buvant des bières. Nostalgique des semaines qui viennent de passer ? Revenez doucement à Paris au sens propre ou figuré en parcourant le Tropique du Cancer avec Henri Miller


Rachel, journaliste

Vous croyez qu'on ne vous voit pas, d'ici, vous empiffrer de glaces et de bières fraîches et culpabiliser après ? On le sait parce qu'on avait tendance à faire pareil les années précédentes, et à avoir le bide en vrac. En 2018, new year new us comme on dit, et Rachel en tête du mouvement s'est procuré La connexion cerveau-intestin (Agir avec efficacité sur cette relation essentielle qui gouverne notre humeur, notre comportement et notre santé dans sa globalité : c'est possible !) pour être bien d'attaque pendant le séjour avec les p'tits potes à la compote.


Louis, secrétaire de rédaction et Mr Ciné

« Les filles du feu de Nerval, parce que je l'ai commencé et qu'il faut maintenant que je le finisse. Je finis toujours les bouquins que je commence, d'ailleurs j'ai aussi 100 ans de solitude de Garcia Marquez et La guerre des intelligences de Laurent Alexandre à terminer. Donc j'suis bon pour l'été. » Pour détailler un peu, on parcourra les poèmes et nouvelles écrites par Gérard de Nerval dans une clinique de Passy et on naviguera de rêves en rencontres, de fêtes villageoises en histoires d'amour. Le second est considéré comme l'un des 100 meilleurs livres de tous les temps, ce qui vous fait déjà une bonne raison de le lire, tandis que le dernier traite de la guerre entre intelligence biologique et intelligence artificielle. Roulez jeunesse ! 


Cyrielle, red'chef du Bonbon 

« L'Odyssée (après avoir lu un Été avec Homère de Sylvain Tesson)Bitna, sous le ciel de Séoul de J.M.G. Le Clézio qu'on m'a offert, Dalva de Jim Harrison, le "grand roman de l'Amérique éternelle, de l'Amérique de la prairie et des forêts", Des monts célestes aux sables rouges d'Ella Maillart, Le Journal de Henry David Thoreau (une partie) et un ou deux livres de poésie, glanés selon l'inspiration du moment dans une librairie du Pays basque. Ah oui et aussi, Petite de Sarah Gysler, aux éditions Equateur, pour le boulot. » (faites un tour du côté du Bonbon Travel, ça y sent bon le miel, les embruns et le patchouli). 

Il est donc l'heure pour vous de partir en voyage littéraire. Si vous êtes plutôt d'humeur rêveuse, le Journal de Henry David Thoreau (en 4 parties) construit sa pensée à partir de la contemplation de la nature. Déconnexion ultime. Si vous partez en solo, ne passez pas à côté de Petite, de Sarah Gysler, l'aventurière fauchée qui a fait sienne cette devise de Coelho : "Voyager n'a jamais été une question d'argent, mais de courage". À bon entendeur !


Antoine, directeur associé

« Carl Gustav Jung si j’ai pas trop bu la veille, sinon Tom-Tom et Nana»

Les plus téméraires se lanceront dans ses Oeuvres Complètes tandis que le commun des mortels commencera tranquillement par L'Analyse des rêves ou l'Âme et le Soi. Sinon, revoyez vos classiques, qu'on vous dit, et ouvrez un album de Tom-Tom et Nana


Malik, directeur commercial

Vous vous inquiétiez de ne pas apercevoir de polar dans cette sélection estivale ? Voici le premier. Dans Tu tueras l'angeSandrone Dazieri nous embarque dans une course-poursuite qui part d'un massacre au sein de la classe affaires d'un TGV Milan-Rome sur lequel plane l'ombre d'une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l'ange lituanien des morts. Brrr. 


Marion, commerciale

Un été signé 100% reboot pour Marion à travers la lecture du très décomplexé journal intime Celle qui dit Fuck d'Anne-Sophie et Fanny Lesage. On s'intéresse ensuite aux végétaux et à leur mode de vie, grâce à Vie Secrète des Arbres de Peter Wohlleben, qui nous apprend comment s’organise la société des arbres.

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Juliette, graphiste

On s'embarque pour un roman policier médiéval écrit par Umberto Eco et baptisé Le nom de la Rose dans lequel un moine est retrouvé mort au XIIIe siècle. On suivra l'enquête en sept chapitres, chiffre symbolique qui représente le nombre de jours et d'étapes de l'enquête ainsi que le nombre approximatif de morts. Si vous voulez quelque chose d'un peu plus enjoué, n'ouvrez pas 1Q84 de Haruki Murakami qui présente une année 1984 à plusieurs visages, sur fond de secte offrant à son gourou des fillettes en guise de sacrifice sexuel, avec « des hommes qui haïssent les femmes, des femmes qui haïssent les hommes ». 

Allez plutôt jouer les filous en lisant Guitry et ses Mémoires d'un tricheur, qui retracent l'histoire d'Alex, orphelin à 10 ans après que sa famille a été intoxiquée par un plat de champignons alors que lui avait été privé de repas pour avoir volé deux francs dans la caisse du magasin de son père. Sauvé par son larcin tandis que l'honnêteté a tué les siens, la conception du monde du jeune homme est à l'heure de la tricherie, en amour comme au Casino... Qu'est-il devenu ? À vous de le découvrir.


William, photographe et chargé de la vidéo

S'il n'y a pas une personne qui cite Frédéric Beigbeder en parlant de ses lectures d'été, c'est qu'il y a une couille dans le potage. Si vous cherchez notre Willos en chef, il lira Nouvelles sous Ecstasy sous un parasol. Le pitch ? Beaucoup de MDMA, de l'amour, de la redescente et l'humour acide de Beigbeder. 

Si vous partez là où il fait froid, petit veinard, réchauffez-vous donc avec les Femmes de Bukowski, qui, sous le pseudo d'Henry Chinaski (un écrivain alcoolique et grand amateur de femmes) égrène ses aventures avec la jalouse Lydia Vance, la capiteuse Mercedes ou encore Dee Dee, mère célibataire, Joanna, droguée, Katherine, Texane au caractère bien trempée... Avec les détails libidineux que vous attendez. N'hésitez plus.


Marie-Célina, cheffe de projet

Vous partez en amoureux ? Le sable chaud, les baisers salés, le rosé frais et... Malefico de Donato Carrisi dans vos valises. Un polar exorcisant mettant en scène Marcus, pénitencier et prêtre capable de déceler le mal enfoui en nous, Sandra, enquêtrice pour la police, traquant un meurtrier qui a pour cible... les couples. L'action se déroule à Rome, et ferait froid dans le dos à n'importe quel psychopathe.


Enzo, chef de projet

Paris vous manque ? Dévorez Dans le jardin de l'ogre. Leila Slimani s'immisce dans la peau d'une joggeuse, qui s'astreint à un rythme draconien. En quatre jour, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Une nuit, un rêve interminable la déchire de l'intérieur, elle ne voudrait être qu'un objet, une poupée avalée dans le jardin de l'ogre.


Ben, directeur commercial

Ben aka Kranos se lancera dans Les confessions d'un assassin financier qui pour faire court raconte l'histoire (vraie) de John Perkins, un mec qui escroquait des milliards de dollars à divers pays du globe (des pays en développement, principalement) à grands renforts de rapports financiers frauduleux, truquages d'élections, pots de vin, extorsions et autres joyeusetés pour le compte d'une entreprise américaine.

Plus à lire comme un roman que comme un livre de géopolitique, le bouquin permet de retracer certains moments-clés de l'histoire du monde, de découvrir les aspects occultés par les livres d'histoire et de faire la lumière sur les situations en Indonésie, Panama, Iran, Arabie Saoudite, et d'autres pays d'Amérique Latine, ce qui permet de se fixer les idées sur les conflits qui règnent encore dans certaines parties du globe, et sur les enjeux.


Inès, pôle vidéo

Les contrôleurs des impôts et leur attrait pour le métier ont toujours fait l'objet d'une fascination collective. C'est précisément à cette problématique que s'attaque David Foster Wallace à travers Le Roi Pâle qui s'immisce au centre des impôts de Peoria, dans l'Illinois, là où l'ennui et tel que les nouveaux arrivants doivent recevoir une formation de survie. Sur un registre épique, il dessine une parabole de la culture post-industrielle, ou du "capitalisme tardif", autant qu'il fait un examen angoissé du sort des individus malheureux pris dans les mailles du système global. 

Si ce roman a affûté votre curiosité sûrement déjà bien aiguisée sur le monde qui vous entoure ? découvrez L'insurrection qui vient, essai politique publié par un Comité Invisible : sur fond de Divine Comédie de Dante, on revit les émeutes de banlieue de 2005, et on prend de grosses bouffées... d'insurrection en plein visage.


Fanny, chargée des partenariats 

Si vous n'avez pas lu Vernon Subutex de Virginie Despentes, c'est le moment de vous y mettre. L'auteure y dépeint les relations humaines, la rudesse de la vie, la hargne, l'abandon, la trahison, l'amour, l'amitié, la jalousie. Vous voulez absolument un synopsis ? Bon, ok. Vernon Subutex est un ancien disquaire parisien qui se fait virer de chez lui à la suite de la faillite de sa boutique et passe du canap' d'un pote à un autre. Lisez-le qu'on vous dit.

D'autres passions destructrices du côté d'Eroica, la biographie de Jean-Michel Basquiat par Pierre Ducrozet : de ses balbutiements sur les murs de Manhattan à sa rencontre avec Keith Haring et Andy Warhol, le bouquin retrace le combat de SAMO contre le monde, contre son propre succès.


Maxime, développeur

« Vous avez la carte du magasin ? » Zaï Zaï Zaï Zaï, de Farcaro imagine en bulles la psychose d'un auteur de BD qui, en faisant ses courses, réalise qu'il n'a pas sa carte de fidélité. La caissière appelle le vigile, l'auteur s'enfuit et s'ensuit une course poursuite policière et médiatique qui met tout le pays en émoi. Entre psychose et volonté d'engagement, entre road-movie et fait divers, on gravite autour de l'histoire et de l'idée du fugitif. Haletant. 

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Jacques, Confiseur

On commence avec un récit bien sado-maso du côté de chez Cassidy's girl : Cassidy, c'est un mec dont la femme l'insulte, le frappe et entretient des relations chelou avec son meilleur pote. Lui, il est traqué par les flics, mais il veut la quitter, la tuer. Le tout dans le monde des paumés peuplant les docks dé Philadelphie parsemé de tendresse et de chaleur humaine. Un bon polar de David Goodies à mettre entre toutes les mains.

Et si vous passiez 24 heures dans la journée d'une femme ? C'est ce que propose Stéphane Zweig dans son roman éponyme. Une pension de famille sur la Côte d'Azur, début du siècle. Mme Henriette s'enfuit avec un jeune homme avec qui elle n'a passé qu'une journée. On suit la fugue de cette « créature sans moralité » qui émoustille nos désirs d'aventures...


Coline, rédactrice et cheffe de projet

Ici, on est complètement fous des intrigues policières de Joël Dicker, c'est donc tout naturellement qu'on vous conseille fortement son nouveau roman, La disparition de Stéphanie Meyer. En 1994, dans une petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’État de New York, le le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres. L'enquête est menée par un duo d'ambitieux jeunes policiers qui parviendront à trouver le meurtrier. Sauf que vingt ans plus tard, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque. Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses...


Moi, humble journaliste

Après avoir fini le génial Festival de la couille de Chuck Palahniuk, un recueil de nouvelles (vraies) vécues par l'auteur de Fight Club dont un fantastique combat de moissonneuses-batteuses dans l'Etat de Washington, je me lancerai avec ambition dans La Grande Histoire du Monde qui, comme son nom l'indique, parcourt les histoires croisées des cinq continents de la Préhistoire à nos jours et permet de mieux établir les liens entre les événements et pourquoi le monde est ce qu'il est en 2018. On remercie François Reynaert. Pour terminer l'été, on prend une bonne dose de déontologie et d'éthique journalistique avec La Valeur de l'Information écrit par Edwy Plenel, co-fondateur de Médiapart qui y intégre également Combat pour une presse libre.


Et vous, vous lirez quoi ?