Hervé : «  Mon rêve, c’est de faire danser et pleurer en même temps »

undefined 29 juin 2020 undefined 18h15

Sarah Leris

La situation actuelle aurait pu le déstabiliser, mais Hervé aime les challenges. Alors quand tout s’arrête en mars, à quelques jours de la sortie de son premier album, du début de la tournée et de la sortie des clips, pas grave, Hervé fait des clips avec son téléphone depuis sa Bretagne natale, cuisine des crêpes sur "Si bien du mal", court derrière la voiture de son père dans "Maelström", présente "Trésor" depuis sa chambre d’adolescent. « J’ai toujours connu la débrouille et j’aime trop ça, ça m’excite en fait ! Le confort, dans ma vie musicale, c’est pas un sentiment que j’aime tant. » Le 19 juin, comme une récompense, le premier album d’Hervé, Hyper, paraît enfin. Un 11 titres écrit l’été dernier, entre peines de cœur, doutes et fantasmes, résolument pop mais largement inspiré par la scène électronique de Manchester autant que par des sonorités presque naïves de son enfance : il cite Jacques Higelin, les Happy Mondays, New Order et l’Hacienda.

Ses textes francs et son introspection récurrente tranchent avec une production volontairement dansante. « Mon rêve, c’est de faire danser et pleurer en même temps. Même dans la musique instrumentale électronique que j’ai pu écouter, un riff de synthé ou de piano peut me foutre les larmes aux yeux. Il y a beaucoup de tubes comme ça hyper dansants avec un texte dark, comme "Gyspy Woman". J’aime cette dualité dansante mais aussi sensible. » Car Hervé est « toujours chaud ou froid, jamais tiède, toujours noir ou blanc, jamais gris ». Cet hyperactif, hypersensible et hyperdoué ne tient pas en place. « Je n’ai pas d’état latent où je ne vis pas les choses à fond, si ce n’est le sommeil. Et donc, "hyper", quand je cherchais un titre pour l’album, c’est venu comme une évidence. »

Son projet lui vient il y a 6 ans, lors d’un séjour en Bretagne. « J’ai enregistré un titre, puis deux, puis trois, sans trop savoir ce que ça valait. La seule certitude que j’avais, c’était que j’avais trouvé quelque chose en moi et dans la musique qui ne m’avait jamais parlé autant. Je me souviens de descendre, de fumer une clope et de me dire "oh putain, j’ai trouvé ce que je veux faire de ma vie". J’ai encore le son et le moment en tête, c’est une photo qui restera jamais gravée, entre les bûches sous le porche de ma maison. » Depuis rien ne l’arrête, de sa signature chez Initial à son premier EP, une Maroquinerie complète et des premières parties pour Eddy de Pretto ou Clara Luciani. Il a même écrit pour Johnny, « mais ça j’en parle pas dans les interviews, parce qu’après on va me parler que de lui, et je le connais pas, je ne suis pas Goldman. C’était juste une espèce d’accident fabuleux. ». À 100 à l’heure, on vous dit.

Hyper / Initial Artist Services
Le 21/09 à la Maroquinerie et le 19/01 à la Cigale