On vous a concocté une sélection de films incontournables, qu'il faut absolument voir si l'on veut comprendre un peu quelque chose au cinéma. Une fois n'est pas coutume, notre big boss JDLC s'est donc collé à la tâche, et est parvenu à cette liste mêlant films incontestablement cultes et petites pépites plus personnelles. A déguster dans le canapé et dans le noir.
Le Parrain I et II, de Francis Ford Coppola
Comment louper Le Parrain ? Coppola derrière la caméra, Marlon Brando, Al Pacino et Robert De Niro (entre autres) devant, des répliques cultes en veux-tu en voilà... On vous fait là une proposition que vous ne pouvez pas refuser ! Le deuxième volet est tout aussi bon, voire meilleur que le premier, mais les deux sont difficilement dissociables dans tous les cas, donc autant regarder ces deux films à la suite, et vous délecter de l'inoubliable musique du film.
Lawrence d’Arabie, de David Lean
Un immense film dont le succès tant critique (7 Oscars !) que populaire familiarisa le monde avec cette part d'Histoire méconnue. Pendant la Première Guerre mondiale, l'officier du Royaume-Uni Thomas Edward Lawrence conseille aux Arabes du chérif Fayçal ibn Hussein de se révolter contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne. Un chef-d'œuvre classique avec Peter O'Toole, Omar Sharif, Alec Guinness et Anthony Quinn.
Les Valseuses, de Bertrand Blier
Depardieu et son élocution si particulière, Miou-Miou fraîche comme c'est pas permis et Patrick Dewaere, la moustache fière et l'œil mélancolique, voilà un film qui définit toute une époque : celle des pattes d'eph', des blousons en cuir et de la libération sexuelle. « On n'est pas bien là, paisibles, à la fraîche, décontractés du gland ? Et on bandera quand on aura envie de bander ! » Culte on vous dit.
Danton, de Andrzej Wajda
Depardieu encore, cette fois plus en lavalière qu'en marinière. Le film est un biopic passionnant sur le leader révolutionnaire et son rôle à l'aune de la Terreur, face à Robespierre qui le respectait pourtant. Il donne l'occasion à Depardieu de donner toute la mesure de son incroyable talent oratoire, dans la scène de procès de Danton, restée culte. Pour les passionnés d'Histoire, ou les passionnés de Depardieu, où les deux.
Les Chariots de feu, de Hugh Hudson
Tiré d'une histoire vraie, ce classique du cinéma britannique présente l'opposition entre deux grands sportifs des années 20. L'Anglais Harold Abrahams (interprété par Ben Cross), juif, surmonte l'antisémitisme et la barrière de classe pour pouvoir se mesurer à celui que l'on surnomme l'Écossais volant, Eric Liddell (Ian Charleson) au 100 mètres. Un film marqué par la bande-originale inoubliable de Vangelis.
1900, de Bernardo Bertolucci
Fin janvier 1901, dans une grande propriété terrienne du nord de l'Italie, deux bébés viennent au monde le même jour. Le premier, Alfredo (Robert De Niro), est le fils du proprio. Le second, Olmo (Gérard Depardieu), est le fils bâtard d'une famille de métayers attachée à l'exploitation. L'évolution de ces deux personnages aux statuts sociaux opposés se fait sur toile de fond de l'Italie du début du XXe siècle, permettant ainsi de traiter des sujets aussi variés que la famille, la socialisme, la lutte des classes, le fascisme... Une immense fresque historico-sociale, avec un casting cinq étoiles (De Niro, Depardieu, Dominique Sanda, Donald Sutherland, Burt Lancaster).
Le Mépris, de Jean-Luc Godard
« Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? » C'est par cette réplique culte que s'ouvre l'un des chefs-d'œuvre de la Nouvelle Vague, après un générique en voix-off. Il y a tout dans ce film tourné en Italie, des plans ensoleillés merveilleux, les dialogues si typiques des films de Godard, un film dans le film, des décors sublimes, Brigitte Bardot, Michel Piccoli, un couple qui vole en éclats... même la bande-annonce est un bijou, regardez plutôt :
L'important c'est d'aimer, de Andrzej Zulawski
Sorti en 1975, cette coproduction française, italienne et allemande réunit quelques très grands noms : Romy Schneider, au sommet de son art (et qui obtint en 1976 le César de la meilleure actrice pour ce film), Jacques Dutronc, excellent pour sa première dans un rôle dramatique, et, entre autres, Klaus Kinski. Avec un tel casting, le succès ne pouvait qu'être au rendez-vous, mais il manquait un petit quelque chose pour l'élever au rang de film mythique ; ce sera chose faite avec la révélation par Dutronc de la relation qu'il entretint avec Romy Schneider durant le tournage.
Il était une fois en Amerique, de Sergio Leone
Dernier film du génial Sergio Leone, mort cinq après sa sortie en salles en 1984, ce film est le troisième d'une saga consacrée à l'histoire de l'Amérique, abordée par ses moments charnières. Après Il était une fois dans l'Ouest et Il était une fois la Révolution, Leone choisit de présenter le développement du grand banditisme, de la Prohibition des années 20 aux années 60, à travers le parcours de Noodles (Robert De Niro). Une fresque historique sublime et dense du New York de cette période, pour presque quatre heures de film qu'on voit à peine passer. Un monument du cinéma américain.
Il était une fois dans l'Ouest, de Sergio Leone
Le chef-d'œuvre absolu de Sergio Leone, véritable leçon de cinéma et probablement le meilleur western de tous les temps. Claudia Cardinale, belle à se damner, y tient le rôle principal, celui d'une ancienne "courtisane" rejoignant son nouveau mari sur sa terre. A son arrivée, celui-ci et toute sa famille ont été assassinés. Dans le même temps, un mystérieux cowboy surnommé "L'harmonica" élimine un a un les hommes de Frank. Un film beau, puissant, qui fait le pont entre western classique américain et western spaghetti, avec Charles Bronson et Henry Fonda, tous deux géniaux.
Mort à Venise, de Luchino Visconti
Dans une Venise en proie à une épidémie de choléra - cachée par les autorités -, le vieux compositeur Gustav Von Aschenbach tombe dans une fascination sans limite pour un jeune Polonais à l'allure androgyne. Pour le vieil homme, il est l'incarnation de la beauté qu'il essaie depuis toujours de faire passer dans son œuvre. Fasciné, Aschenbach reste à Venise alors que tout le monde fuit la ville, et meurt sur la plage avec un dernier regard pour le jeune homme, qu'il n'aura finalement jamais osé aborder. D'après une nouvelle de Thomas Mann.
Voyage au bout de l'enfer, de Michael Cimino
Prenez une meute fraternelle de culs-terreux sortis d’une ville en forme d’usine, et envoyez les tâter de la roulette russe avec des Cambodgiens camés : voilà, vous y êtes. Premier film sur fond de guerre du Vietnam, Deer Hunter (en VO) a imposé la thématique du vétéran à jamais possédé et inspiré à peu près tout le monde de Rambo à Apocalypse Now. Sans déconner. Bon et en prime Michael Cimino propose une copie aussi épurée que vicieuse : pourquoi distribuer des coups de feu en travelling quand on peut torturer tout le monde avec un plan fixe et une grimace ?
Blade Runner, de Ridley Scott
Assurément une divinité du panthéon S-F. Tiré du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K Dick, le film nous parle de robots anthropomorphes, les Replicants, devenus trop vivants pour accepter une mort programmée. Les Blade Runners, Harrison Ford en tête, sont chargés de les faire changer d’avis à coup de pompes dans le cul. Attention il existe sept versions du film ! Riddley Scott n’a retrouvé le sommeil qu’après son final cut de 2007 qui propose une fin alternative (et tellement meilleure) à la version sortie en salles.
Apocalypse now, de Francis Ford Coppola
Libre adaptation de la célèbre nouvelle de Joseph Conrad Heart of Darkness, ce film est un des nombreux chefs-d'œuvre de Coppola, peut-être le plus connu en raison de son côté ultra-violent et de sa Palme d'or à Cannes en 1979. Même sans l'avoir vu, on connait tous son affiche au soleil couchant, son débarquement d'hélico sur La Chevauchée des Walkyries de Wagner ou encore son ouverture sur The End des Doors. Un film de guerre devenu un veritable objet pop, culte, et l'un des derniers films figurant Marlon Brando, premier au générique devant l'acteur principal Martin Sheen.
Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard
On connait tous cette image de Jean-Paul Belmondo, le visage tartiné de peinture bleue. Film-symbôle de la Nouvelle Vague, Pierrot le fou est également considéré comme le précurseur du road-movie, avec ce long périple vers le sud de la France. C'est en gros l'histoire de Ferdinand Griffon, marié et père, qui décide sur un coup de tête de tout plaquer et de partir avec la baby-sitter vers le Sud. Maculé de références à Rimbaud et Céline, la particularité de ce film réside dans l'utilisation des couleurs faite par Godard, qui ira jusqu'à utiliser des filtres colorants pour certaines scènes. Une merveille d'originalité et de poésie, à voir absolument.
Shining, de Stanley Kubrick
Probablement le plus grand classique du cinéma d'épouvante, The Shining (en anglais) est tiré du roman homonyme de Stephen King. Jack Torrance, ex-professeur se voulant écrivain, se voit confier les clefs d'un immense hôtel perdu dans les Rocheuses pour la saison d'hiver. Le directeur de l'hôtel le prévient cependant que le dernier gardien est devenu fou et a tué toute sa famille à la hache avant de se tirer une balle dans la tête. Jack accepte malgré tout. Il y emmène sa femme et son gamin, Danny. Un chef-d'œuvre de frayeur esthétisée, un nombre incalculable de plans et de répliques devenus cultes, et un Jack Nicholson qui a l'air plus fou que son personnage...
Orange Mécanique, de Stanley Kubrick
Film d'anticipation par excellence, on ne saurait dire si cette merveille de Kubrick tient plus de l'œuvre dystopique que de la satire sociale. Ce que l'on sait en tout cas, c'est que son héros et narrateur, Alex DeLarge (Malcolm McDowell), est un jeune sociopathe quelque peu déséquilibré qui dirige un gang de voyous. Le gars s'intéresse principalement au viol, à l'ultra-violence et à la musique classique, notamment Beethoven. Visuellement, Kubrick propose une bombe, avec des scènes cultes, des costumes et des décors hyper originaux, du sexe et de la violence. Un must see, à ne pas mettre entre toutes les mains (celles de votre neveu de 8 ans par exemple, ou celles de votre pote chelou tout juste sorti de prison).
A Bout de Souffle, de Jean-Luc Godard
La Nouvelle Vague, c’est comme la démocratie et le poppers, un brin surestimé. Mais si vous n’avez jamais vu un film en noir et blanc, A Bout de Souffle est une bonne raison de perdre votre secret pucelage. Godard nous raconte un amour impossible entre un voyou en cavale, charismatique, truqueur, et charmant goujat, et une jeune journaliste américaine attirée par les ennuis : « Ma robe, tu me l’achètes chez Dior ? - (Michel du tac au tac) Jamais de la vie ! Y'a des milliers de robes plus belles chez Prisunic. » N’est pas Belmondo qui veut.
Raging Bull, de Martin Scorsese
Oscarisé pour ce rôle, Robert De Niro est Jack LaMotta, boxeur d'origine italienne surnommé "Le Taureau du Bronx". Tout le truc est un biopic, tourné en noir et blanc, et élu en 1990 par les critiques ciné ricains "film de la décennie". Jack LaMotta, issu d'un milieu plutôt limite limite, arrive au sommet grâce à des combats mythiques, notamment contre Sugar Ray Robinson ou Marcel Cerdan, le mec d'Edith Piaf. Bon après la gloire, c'est la dégringolade, surtout dans sa vie privée. Classique. De Niro est incroyable, et mérite mille fois son Oscar.